Les Sixers haussent le ton face aux Clippers : victoire de référence à la maison, comme quoi ça a parfois du bon de se faire huer
Le 12 févr. 2020 à 05:51 par Giovanni Marriette

Une saison NBA tient souvent à peu de choses. Elle tient à peu de choses, et qui plus est quand on a affaire à une équipe drivée par quelques talents fonctionnant le plus souvent au mental, dans un sens comme dans l’autre d’ailleurs. Les Sixers avaient été hué lors de leur dernière sortie dans un Wells Fargo Center pourtant quasiment inviolable (24-2 avant ce match) ? Joel Embiid se l’était joué Dark Night ? Parfait, il fallait peut-être ça pour rebondir, mais désormais il va falloir enchaîner, enfin.
Sur le papier ça n’avait pourtant rien de la soirée idéale pour se rassurer, rien de l’occasion parfaite pour se rabibocher avec des fans un peu lassés ces derniers temps. Mais on l’a dit un peu plus haut, une saison tient souvent à peu de choses. Des choix de coach, un haussement d’épaule de la star de l’équipe, une réaction virile à un accrochage avec l’idiot du village d’en face, bref ces petits faits de jeu qui transforment un match en virage. Et si la conclusion peut certes paraitre hâtive, en connaissant un peu la manière de fonctionner des jeunes joueurs de Philly, on se dit que c’est peut-être bien ce fameux virage qui a été pris la nuit dernière. Al Horford ? Sur le banc pour la première fois de la saison et pour la première fois depuis… treize ans, premier message fort et une décision qui aura probablement du aboutir après un passage du pivot vétéran au bureau de Brett Brown. Parce qu’on ne tire pas un trait sur 831 matchs consécutifs débutés comme on tire un trait sur un amour de bal. Exit donc Horford et hello Furkan Korkmaz, solution miracle récente aux problèmes de spacing à Philly mais hors sujet hier niveau adresse (0/5 en 23 minutes) même si, comme un certain J.J. Redick avant lui, sa simple présence de par sa dangerosité et son jeu sans ballon change la donne pour les défenseurs adverses.
Des choix donc, mais surtout une réaction attendue et qui aura finalement eu lieu. On pense évidemment à un Joel Embiid que l’on sent frustré cette saison mais qui aura finalement donné ce qu’il avait à donner cette nuit. Ne pas répondre plus que ça aux provocations de l’agitateur Marcus Morris, puis finalement lui répondre mais sur le terrain avec une bâche digne de Roland-Garros à la première goutte de pluie, et immédiatement les c’est ça le Embiid qu’on veut voir pleuvent dans les tribunes et sur les réseaux. Idem pour le nouvel arrivant Glenn Robinson III, 3 ans D bien utile en sortie de banc aux côtés d’un Matisse Thybulle à placer pour sa part dans la catégorie 1, 2,3 and D, idem pour un tandem Josh Richardson / Tobias Harris au diapason cette nuit, et idem pour ce diable de Ben Simmons, tellement solide, tellement souvent, et encore auteur cette nuit d’un fat triple-double avec 26 points, 12 rebonds et 10 passes. Al Horford sur le banc mais tellement utile en défense, Josh Richardson clutch, Tobias Harris agressif, Joel Embiid concentré, Ben Simmons leader, vous l’aurez compris c’est donc une équipe qui a vaincu cette nuit les Clippers, pas une file indienne de joueurs tentant chacun à leur tour de scorer deux points. En face Kawhi Leonard avait beau être au rendez-vous, ce n’était pas le cas de Paul George nu du cerveau de Marcus Morris et ces deux absences seront au final rédhibitoires pour des Clippers laissant donc filer une nouvelle victoire, alors qu’en face on fêtait une 25ème win en 27 matchs à la maison.
Attention chers Sixers, car on vous connait trop bien. Vos sept prochains matchs ? Nets, Lakers, Clippers, Bucks… mais aussi Hawks, Cavs et Knicks. On le sait hein, que vous êtes capable de gagner les quatre premiers et perdre les trois autres, on le sait. Et si la victoire de la nuit a pris comme on l’a dit des airs de virage potentiel, la série qui arrive présentera à son arrivée la dernière ligne droite de la saison. Il est donc là le vrai virage, alors messieurs ouvre vite le dictionnaire à la page constance et, non Joel, on ne vous parle pas du prénom.