La NBA trade deadline 2025, un concentré all-time d’émotions
Le 07 févr. 2025 à 16:03 par Giovanni Marriette

Entre dimanche matin, très tôt, et hier soir, très tard, la NBA a vécu au rythme des échanges de joueurs, un système très NBA très discutable mais qui a le mérite d’avoir fait ses preuves. Nous dans tout ça ? On a pris une claque monumentale, on a pris dix ans dans la tronche.
La NBA, aussi, a ce “petit truc en plus”. Un petit quelque chose, qui fait qu’elle est l’une des seules ligues au monde (la seule) capable de nous faire transpirer des seaux… alors qu’aucun match ne se déroule. La Free Agency (marché des transferts) et son top départ début juillet, l’annonce des joueurs All-Star, la Draft évidemment en juin, et tout récemment la trade deadline (le gong final qui met fin à la période lors de laquelle vous pouvez vous échanger des joueurs dans le but de changer le destin – immédiat ou non – d’une franchise). Autant d’évènements NBA giga importants mais qui se déroulent loin des parquets.
Cette trade deadline 2025, qui a vu sa conclusion se tirer hier soir à 21h, est assurément l’un des plus beaux exemples EVER de cette transpiration “hors basket”, de ces émotions que la NBA nous fait vivre à n’importe quelle heure de la journée ou de la nuit, parfois quand on ne s’y attend absolument pas, dans le fond comme dans la forme. Car les émotions vécues par les différentes annonces du 2 au 6 février ont été folles, et, surtout, car certaines de ces annonces resteront probablement parmi les plus dingues de toute l’histoire de la NBA.
Message à tous les médias ayant tenté de s’intéresser au buzz énorme suscité par le trade de Luka Doncic, parfois avec une condescendance et un dédain manifestes, on peut tout a fait être dans “l’over-react” sans pour autant être dénué de cerveau, sans pour autant être capable de se poser pour en parler. Ça s’appelle la passion, et quand on dit qu’on s’est levé des toilettes pour célébrer un simple tweet et qu’on en a fait notre commission à côté du chiotte… il est possible que ce soit vrai, mais sachez que dans la minute suivante on a tout nettoyé.
Mais repartons plutôt sur du concret si vous voulez bien.
Dimanche matin, 6h10. Aujourd’hui le petit fête ses 7 ans et il sera dur de ne pas l’appeler Luka toute la journée. Pas terrible devant la famille. Plus sérieusement, le transfert entre Luka Doncic et Anthony Davis – pour simplifier – vient de dessiner les contours de notre journée, sans parler, évidemment, des nombreuses prochaines pour les fans des Lakers, des Mavericks et de la NBA dans sa globalité car, on l’a beaucoup dit : depuis ce move tout semble possible. L’un des meilleurs joueurs au monde a été échangé, sans son consentement et sans l’ombre d’un sentiment. Un peu comme si Lamine Yamal apprenait au petit-déjeuner qu’il partait pour Manchester City dans un échange avec Erling Haaland, ou quelque chose comme ça, désolé j’y connais rien en foot, c’est nul le foot y’a pas de trade deadline.
Le dimanche se passera sur le clavier pour la plupart de la team, entre une trentaines d’articles et le même boulot sur YouTube et les autres réseaux. Comment ça on est dimanche, comment ça il ne s’appelle pas Luka ce petit ?
Le pire dans tout ça ? C’est le problème éternel du fan de NBA, isolé par les horaires de sa passion, tel un hibou dont tout le monde au village connait l’existence mais que personne n’a jamais vu. Le pire dans tout ça c’est donc… que personne ne peut comprendre, ou si peu finalement. Vingt personnes à la baraque pour vivre un moment de communion mais ce grand gars là, semble penser à autre chose. Étrange, et encore… s’ils savaient qu’il pense sans cesse à un grand blond malicieux mais qui n’est pas du tout son fils. Bref, gardons ça pour nous, une fois de plus.
On en revient à ce sentiment unique de fan NBA, tellement focus depuis X années que n’importe quel “tremblement de terre” n’a plus besoin de ses guillemets. Luka Doncic dimanche à 6h12, De’Aaron Fox aux Spurs lundi à 2h30 du matin, Khris Middleton aux Wizards mercredi à 16h, Jimmy Butler jeudi à 1h50 du matin, Brandon Ingram aux Raptors à 5h30, chacune de ces annonces, de ces “Shams Bomb” vécues en direct ou non, ayant eu sur nous l’effet d’une véritable bombe, le wording est ici pourtant envoyé avec précaution.
Si on vous demande, on vient donc de vivre l’une des semaines les plus intenses de l’histoire de la NBA, alors que, finalement, on n’a pas regardé tant de matchs que ça. Bizarre.
La NBA trade deadline 2025 s’inscrit d’ores et déjà comme l’un des moments les plus iconiques de l’histoire de la Grande Ligue. Comme le dernier tir de Jordan, comme un Celtics-Lakers en 84, comme les 3-points de Curry en 2016 ou le contre de LeBron quelques semaines plus tard. Comme The Decision également, comme la Draft de Wemby, comme tous ces instants hors-terrain qui ont donc autant de poids dans le grand livre de la National Basketball Association. Sur et en dehors du terrain, la même intensité dans les émotions, le même sentiment d’isolement, les mêmes poils qui se dressent, les mêmes regards hagards des passants qui nous croisent lorsque l’on sort de chez nous après six jours d’hibernation américaine.
Car c’était ça aussi cette trade deadline, une hibernation d’une semaine ou presque, qui a changé à jamais le visage de la NBA et du pouvoir des joueurs sur leur carrière. On en reparlera, pendant très longtemps. Mais parlons-en ici, les autres ne comprendraient pas.