Défenseur de l’Année 2024-25 : Evan Mobley en pole-position ?
Le 11 avr. 2025 à 15:18 par Timéo Gomes

Plus que quelques jours maintenant avant que la saison régulière 2024-25 ne se clôture. Une année pleine de surprises et de rebondissements, qui continuera de nous tenir en haleine tout au long des Playoffs, mais aussi grâce à ses récompenses individuelles. Aujourd’hui c’est au tour du Défenseur de l’Année de se faire décortiquer par l’œil Hexpert de TrashTalk. Un trophée qui compte de multiples prétendants, en l’absence de l’Alien qui semblait voué à le remporter.
Mais aussi :
Tout devait pourtant se dérouler très simplement pour ce DPOY. L’élu était déjà tout trouvé, Victor Wembanyama allait devenir le Défenseur de l’Année 2025 et succéder à Rudy Gobert, un autre pivot français protecteur d’arceau. Seulement, le destin en a décidé autrement. Le 20 février dernier, les Spurs ont annoncé que notre Wemby national souffrait d’une thrombose veineuse dans son épaule droite. Fin de saison anticipée pour Victor, qui termine son exercice à 46 matchs au total (il en faut 65 pour être éligible au trophée), privant ainsi le peuple français d’un nouveau sacre bleu-blanc-rouge au sein de l’élite défensive.
À partir de ce moment là, la course au Défenseur de l’Année s’est complètement emballée. Moult candidats ont vu leurs noms être cités, certains depuis un bon moment, d’autres sont soudainement apparus en fin de saison, on y reviendra. Du jeune fougueux, du plus expérimenté mais tout aussi hargneux, il y a de tout dans ce pool de potentiels vainqueurs, alors trêve de bavardages : l’heure est venue de vous partager le top 5 de la rédac.
Mentions honorables : Rudy Gobert (Wolves), Toumani Camara (Blazers), Amen Thompson (Rockets)
Quelques mentions honorables pour commencer, et puisqu’une tour de contrôle française peut en cacher une autre, Rudy Gobert fait bien évidemment partie de la discussion. Appelez-nous chauvins ou délusionnels comme vous le souhaitez, mais n’empêche que même si ses statistiques ont baissé par rapport à l’année passée, le quadruple vainqueur et actuel tenant du titre reste hyper impactant pour des Timberwolves qui traversent une saison pourtant bien aléatoire. 11,6 points, 10,8 rebonds, 1,4 contre et presque 1 interception de moyenne, du gros double-double et une force de dissuasion toujours aussi forte, qui permet aux Wolves d’être une top 6 défense de la ligue au defensive rating. Bref, Gobzilla méritait forcément une petite mention.
Pour Toumani Camara et Amen Thompson le contexte est légèrement différent. Tous deux des jeunes joueurs qui ont brillé par leur implication défensive, le Belge a conquis toute la fanbase des Blazers avec une défense sur l’homme remarquable. Une qualité qui a même poussé sa franchise à lancer toute une campagne de communication avec un site, autour de celui que l’on surnomme “The Box”. Thompson lui, est un phénomène athlétique comme on en a rarement vu dans la Grande Ligue, un attribut qui lui permet de tenir à merveille ses vis-à-vis, comme face à Stephen Curry récemment. Seulement voilà, les deux semblent encore un peu jeunots pour repartir avec le trophée cette année. Sans rancune, on compte sur eux pour être plus hauts dans la course sur les prochaines saisons… si Wemby ne s’accapare pas le trophée pendant 15 ans.
5. Jaren Jackson Jr. (Grizzlies)
Il était parmi les deux grands favoris suite à la blessure de Wembanyama, pourtant Jaren Jackson Jr. peine à faire valoir son cas sur la deuxième partie de saison. Soyons clairs, le Défenseur de l’Année 2023 reste un très gros candidat. Plus d’un contre et d’une interception par match avec des bras toujours aussi longs et une mobilité qui lui permet de couvrir pas mal de postes, le Grizzly en a encore sous le capot. Mais dans une course avec autant de concurrents, le dossier de JJJ manque de fulgurance. Moins bon individuellement que l’année de son sacre, dans une défense des Grizzlies certes solide mais qui ne fait pas partie de l’élite non plus. Ça manque de saveur, d’autant plus que l’intérieur de 25 ans a toujours des problèmes de fautes avec 3,4 coups de sifflet à son encontre par match. Une candidature solide mais qui manque d’un petit truc en plus.
4. Dyson Daniels (Hawks)
S’il y en a un que l’on ne pensait pas mettre dans cette discussion en début de saison, c’est bien lui. Également engagé dans la course au MIP, Dyson Daniels a pris tout le monde au dépourvu en nous pondant une saison plus qu’honorable au global (14,3 points, 5,8 rebonds et 4,3 assists de moyenne à presque 50% au tir), mais surtout… historique défensivement.
C’est très simple, vous êtes un joueur NBA et vous vous présentez en attaque face au faucon australien, passez la balle tout de suite au risque de vous la faire chiper, et même sur votre passe, soyez très prudent car le gamin d’à peine 22 ans a des instincts tout simplement all-time en interception. 3 steals par match cette saison, une moyenne digne de Stockton ou Jordan pour ne citer qu’eux. 226 unités sur l’entièreté de l’exercice, il faut remonter presque 30 ans en arrière pour trouver mieux avec Gary Payton en 1995-96 (231), et encore, Daniels pourrait bien le battre sur les derniers matchs des Hawks. Historique, mais pas encore suffisant. Malgré une individualité très forte, difficile de mettre au sommet un joueur qui fait partie d’une des pires défenses de la ligue. Les Hawks ont un defensive rating de 116, ce qui les place 20ème au classement. Pas pour cette fois Dyson, mais nul doute qu’il continuera d’aspirer toujours plus de ballons dans les années à venir.
3. Draymond Green (Warriors)
Eh non Draymond, désolé, mais tu ne nous auras pas avec ton matraquage médiatique pour remporter la statuette. Le dossier mérite tout de même d’être mentionné, et c’est pour ça qu’il occupe la dernière marche du podium dans ce classement, mais a-t-on déjà vu un joueur passer d’absent des débats à presque favori en aussi peu de temps ? En attendant, la saison du bulldog des Warriors reste très sérieuse de son côté du terrain. D’autant plus que ce dernier a décidé d’abandonner sa carrière de catcheur pour enfin redevenir un joueur de basket, certes avec une grande gueule, mais moins enclin à tenter une prise de soumission en plein match. Il y a aussi eu de la grosse performance tampon pour appuyer cette auto promotion agressive. Museler Giannis à 0 sur 6 au tir c’est pas donné à tout le monde, mais tonton Green en a encore assez dans les cannes pour le faire.
Alors pourquoi ne pas lui donner ? Eh bien tout simplement car, bien qu’il ait été correct depuis le début individuellement, la saison des Warriors n’a réellement commencé qu’en février, à l’arrivée de Jimmy Butler. Depuis c’est costaud, certes, mais pas de quoi effacer ce qu’ont fait les deux devant lui pendant TOUTE la saison. Bien tenté la comm Dray, mais pas cette fois.
2. Luguentz Dort (Thunder)
Meilleur défenseur de la meilleure défense de la ligue, ça devrait déjà être assez pour tutoyer les sommets du classement, et c’est exactement ce que réalise Luguentz Dort avec sa magnifique saison. Bon, déjà collectivement, il n’y a absolument rien à redire. OKC a un defensive rating de 107,7, ce qui les place tout en haut, avec une large avance de presque deux unités. Lu Dort est un artisan majeur de cette performance collective, il en est peut-être même la pièce centrale. Toujours envoyé en mission sur le meilleur extérieur adverse, le Canadien a cadenassé ses adversaires tout au long de la saison. Dès qu’un All-Star se pointait face au Thunder, ses moyennes de points chutaient drastiquement, ou en tout cas, chaque panier devenait un petit exploit. Donovan Mitchell qui passe de 24 points de moyenne à 9 quand il affronte Dort et compagnie, Cade Cunningham réduit à 11 unités, Booker qui perd 7 puntos sur ses standards… un CAUCHEMAR pour tous ceux qui croisent le chemin du numéro 5 d’Oklahoma City.
Alors pourquoi pas numéro 1 ? C’est dommage parce qu’il ne peut rien y faire, mais le seul petit hic avec le cas Dort, c’est qu’il fait partie d’un collectif ULTRA dominant défensivement. Caruso, Shai, Jalen Williams, Chet Holmgren, Cason Wallace, que des chasseurs de primes affamés de museler le moindre joueur en face d’eux. Des responsabilités aussi partagées, ça dessert forcément le dossier de l’ailier de 25 ans, et pour nous, ça le prive d’un sacre de Défenseur de l’Année, malgré de très belles performances.
1. Evan Mobley (Cavaliers)
Vous l’aurez donc compris, il est le dernier candidat encore debout, Evan Mobley devrait remporter le trophée du Défenseur de l’Année 2025. Grâce à lui, les Cavaliers ont vécu une année historique pour la franchise. Première fois qu’ils atteignent la barre des 60 victoires sans LeBron dans leur histoire, 1er de la Conférence Est et une place dans la discussion des contenders pour le titre cette saison, Grand Chelem pour les Cavs d’un Evan Mobley qui s’est imposé comme le joueur le plus important de son équipe.
Eh oui, le roi du pétrole dans l’Ohio, ce n’est ni Garland, ni Allen, ni Mitchell, mais bien Mobley. Preuve étant que c’est le membre des Quatre Fantastiques, qui manque le plus à ses coéquipiers lorsqu’il est absent (8V – 1D sans Mitchell, mais 6V – 4D sans Mobley). Un défenseur ultra polyvalent, qu’on pourrait même qualifier de proto Wemby. Grand, long, ultra mobile pour sa taille, presque capable de défendre sur les cinq postes, Evan Mobley est un facilitateur hors pair en défense, lui qui doit en plus de ça composer avec une ligne arrière qui, malgré de beaux efforts, est sous dimensionnée pour vraiment peser de ce côté du terrain. Le numéro 3 de sa draft a également le meilleur net rating, parmi les quatre stars de son équipe (+10,2), ultime preuve de son impact majeur lorsqu’il est sur le parquet. Le pivot coche toutes les cases en plus de n’être qu’à deux fautes par match, il est donc notre favori pour la victoire finale du Défenseur de l’Année !
Source texte : StatMuse