Gregg Popovich, plus qu’un coach : retour sur les plus belles anecdotes entre l’entraîneur et ses joueurs
Le 03 mai 2025 à 15:01 par Timéo Gomes

La Grande Ligue vient de perdre un des plus grands coachs de son histoire : Gregg Popovich, qui quitte officiellement ses fonctions d’entraîneur principal des San Antonio Spurs, après 29 ans de très bons et loyaux services. Une figure immense, qui n’a d’égal que l’homme qu’il était pour ses joueurs.
Gregg Popovich est désormais à la retraite, et laisse derrière lui une legacy que très peu de coachs (voire aucun) peuvent challenger. Cinq titres de Champions NBA, trois fois Coach de l’Année, médaille d’or olympique avec Team USA en 2021, des équipes légendaires, le développement de Tim Duncan, Tony Parker, Manu Ginobili, Kawhi Leonard, les fondations de Wemby. La liste est déjà très longue mais ne représente qu’une partie de ce qu’a apporté Pop à la balle orange.
Parce que non, l’héritage de Gregg Popovich ne s’arrête pas à l’aspect sportif. Loin de là. Il était un coach d’une humanité profonde, très exigeant certes mais qui a toujours vu ses joueurs comme des être humains avant des basketteurs. Un coach très présent qui a demandé à ses joueurs de s’intégrer dans la culture Spurs, tout en leur laissant assez d’espace pour qu’ils puissent trouver leur place.
Tout ça, ils peuvent le raconter.
Retour en 1997 pour le premier arrêt de notre récit. Cette année-là, les Spurs ont le premier choix de Draft après une saison bien moribonde due à la blessure de David Robinson. Une saison pourrie qui apportera le bonheur sur les 19 suivantes puisqu’au même moment, un certain Tim Duncan se présente à la Draft.
Dès que San Antonio a décroché le first pick, Coach Pop a sauté dans un avion direction les Iles Vierges (dont est originaire Duncan), plus précisément à St. Croix, pour y passer trois jours avec son futur joyau. Les prémices d’une relation qui allait émerveiller les parquets pendant presque deux décennies. Le reste appartient à l’Histoire.
L’époque qui va suivre restera dans la légende, marquée par le “Beautiful Game” des Spurs de Duncan, Ginobili, mais aussi d’un certain Tony Parker. Gregg Popovich a dit que le jeune meneur français, avait toujours été comme un fils pour lui. Arriver à 19 ans en NBA, passer 17 ans sous les ordres du même homme, c’est sûr que ça aide à nouer des liens particuliers, d’autant plus quand il s’agit d’une association coach/meneur de jeu, ce qui rend la chose encore plus spéciale.
Une relation qui nous offrira des grands moments sportifs (quatre titres de champion NBA, MVP des Finales 2007 pour TP), mais aussi humain. Comme ce jour de 2011, où Pop en mode “papa poule”, s’inquiétait du temps de jeu de son meneur français, par peur de trop le fatiguer.
Avançons maintenant jusqu’au début des années 2020. L’époque des grands Spurs est passée depuis un petit moment, San Antonio est désormais une équipe qui lutte pour accéder aux Playoffs. C’est dans ces années-là qu’un beau jour, Popovich a réuni tout son effectif et leur a fait regarder un documentaire sur des… pingouins.
Loin d’être une blague, cette idée était faite pour leur montrer ce qu’était l’esprit d’équipe, comment travailler ensemble pour atteindre un but commun. Visiblement, ça a marché. DeMar Derozan ira même jusqu’à dire que c’était l’une des choses les plus intéressantes qu’il ait pu voir, en lâchant quand même à la fin : “That’s some Pop sh*t”.
Tant qu’on parle de l’ancien Raptor, lui a peut-être l’anecdote la plus forte de toutes celles qui nous vient. Début 2021, DeRozan apprend le décès de son père. En déplacement à Charlotte avec l’équipe, il appelle son GM pour lui annoncer qu’il doit rentrer, personne n’était encore au courant. Mais à peine plus d’une minute après avoir raccroché, l’ailier entend toquer à sa porte.
Le coach quintuple champion est rentré, et est resté deux heures avec son joueur, à pleurer avec lui. “Voilà qui est vraiment Gregg Popovich”, c’est ce que DeRozan dira en racontant la fin de cette anecdote.
Coach. Athlete. Relationship.
How Gregg Popovich responded when he found out DeMar DeRozan’s father had passed away:
“He stayed with me and cried for two hours. He said I’m not leaving until you leave.” pic.twitter.com/NxmuyAtPyK
— Cody Royle (@codyroyle) July 3, 2024
Mais avant de finir, retrouvons un peu plus de sourire.
À l’été 2023, Victor Wembanyama est drafté par la franchise texane. À peine arrivé, son nouvel entraîneur lui propose un dîner le lendemain, avec toute la famille du petit (grand) Frenchie. Mais lorsqu’ils arrivent, Popovich leur annonce qu’il va les laisser tranquille, en famille, après un mois très intense où ils n’ont pas pu beaucoup se voir.
Ultime geste de classe, quand la famille Wembanyama se lèvera pour aller payer, l’addition aura déjà été réglée.
Des anecdotes comme ça, il en existe des tonnes, chacune démontrant une nouvelle facette de la grandeur Popovichesque. Un coach qui manquera autant au parquet qu’à chacun des humains qu’il a croisé sur son parcours.
Source texte : Basketball Network