Warriors 2014/15 – 10 ans plus tard : l’Oracle Arena, cœur d’Oakland et forteresse imprenable
Le 03 mai 2025 à 15:17 par Nicolas Meichel

Attention au coup de vieux : la dynastie Warriors a gagné son premier titre il y a… dix ans ! Une épopée qui a marqué le début d’une révolution en NBA, notamment sur le plan du jeu. La bande de Stephen Curry était encore jeune, mais a réussi à emporter avec elle une grande majorité de fans de basketball. 10 ans plus tard, TrashTalk vous propose une série retraçant cette aventure singulière. Épisode 8 : plongée dans l’ambiance surchauffée de l’Oracle Arena !
18 avril 2015, 7000 Coliseum Way, East Oakland.
Après une saison régulière ponctuée par un bilan exceptionnel de 67 victoires, les Warriors démarrent ce jour-là leur quête du titre NBA, à la maison, face aux New Orleans Pelicans.
L’excitation aux alentours de l’Oracle Arena est palpable. Cela a été le cas toute la saison à travers les exploits de la bande de Stephen Curry, mais c’est la première fois depuis le milieu des années 1970 que les Warriors entament les Playoffs dans le costume de favoris. De quoi booster la fanbase californienne, déjà réputée pour sa passion inconditionnelle.
Le Game 1 face aux Pelicans est prévu à 12h30 heure locale, mais la fête commence bien avant.
À deux bonnes heures de l’entre-deux, de nombreux fans des Warriors sont déjà réunis sur le parking de l’Oracle Arena, en face du Oakland Coliseum (le stade de baseball des Oakland A’s), pour une tailgate party sous le soleil. On voit du bleu, du blanc et du jaune un peu partout. Il y a un panier qui a été installé spécialement pour l’occasion, afin de permettre aux fans des Dubs de réaliser leur meilleure imitation de Stephen Curry ou Klay Thompson. Il y a aussi des foodtrucks pour ceux qui ont la dalle. Ainsi que des boutiques éphémères qui vendent maillots, casquettes et autres accessoires. Il y a même la possibilité de se faire tatouer le logo des Warriors. Bref, la passion quoi !
À l’intérieur de l’Oracle Arena, la température monte lentement mais sûrement.
Le MVP Stephen Curry réalise sa séance d’échauffement sous les yeux admiratifs de ses fans. Tirs du logo, dribbles avec deux ballons en même temps… le Chef régale alors que le match n’a même pas encore commencé.
La salle devient de plus en plus jaune au fur et à mesure que les 19 596 supporters rejoignent leur siège, où chacun d’entre eux retrouve un t-shirt “Strength in Numbers”. L’Oracle Arena est prête à se transformer en une vraie cocotte minute. Il est alors 12h15, on est à un petit quart d’heure de la toute première étape vers un potentiel titre NBA à Golden State.
Sous le mythique son “California Love” de 2Pac et Dr. Dre., le cinq majeur des Warriors est présenté au public chaud bouillant d’Oakland. Les chants de “MVP ! MVP !” descendent déjà des tribunes de l’Oracle Arena au moment de l’introduction de Steph Curry. Et tout le monde est debout dans la salle : que ce soient les stars fortunées du premier rang, comme le légendaire rappeur de la Bay Area E-40, ou le fan lambda situé tout au haut de l’arène. Peu importe le statut social, peu importe ses origines, tout le monde possède la même identité à l’intérieur de l’Oracle. Celle d’être un superfan des Warriors.
À l’unisson, le public de Golden State pousse son équipe d’entrée. Et les hommes de Steve Kerr le lui rendent bien.
Les Dubs envoient un 28-13 dans le premier quart-temps aux pauvres Pelicans, déboussolés par l’ambiance surchauffée de l’Oracle Arena. Comme un symbole : la jeune star de la Nouvelle-Orléans Anthony Davis est en galère face à la défense d’Andrew Bogut et Draymond Green, tandis que Curry donne le ton de l’autre côté du terrain avec l’aide d’Harrison Barnes. Il n’en faut pas plus pour que les fans scandent des “War-ri-ors ! “War-ri-ors !”.
Golden State creuse un peu plus l’écart dans le deuxième quart sous l’impulsion de Klay Thompson, qui enchaîne les banderilles. Mais c’est en toute fin de première mi-temps que la salle va véritablement exploser : en transition, Stephen Curry réussit un and-1 improbable sur la tête d’Anthony Davis, main gauche s’il vous plaît.
L’Oracle se transforme en “Roaracle”, et il y a tellement de bruit dans la salle que ça fait mal aux oreilles. “Je ne suis pas sûr que le niveau de décibels est légal ici, ça devient incontrôlable” dira le coach des Pels Monty Williams après le match. Pour l’anecdote, le plus haut niveau de décibels enregistré à l’Oracle Arena est de 118,1 (lors des Playoffs 2016), l’équivalent du bruit d’un hélicoptère en train de décoller.
Largement en tête, les Warriors vont contrôler leur avance après la pause tout en continuant de faire le show. Klay Thompson lâche un dunk à une main sur contre-attaque, au même endroit où Baron Davis – meneur star des Warriors version “We Believe” – a lâché l’un des plus gros posters de l’histoire NBA en 2007.
L’anxiété commence néanmoins à s’emparer du public californien dans le dernier quart-temps, quand les Pelicans font un gros run pour revenir à une petite dizaine de points. Mais Stephen Curry joue les pompiers de service en plantant les shoots qu’il faut. Parfois c’est la Dub Nation qui transcende les joueurs, parfois ce sont les joueurs qui rassurent le public. La magie de l’Oracle, c’est aussi ça !
Pour la 40e fois en 42 matchs cette saison (!), les Warriors finissent par l’emporter (106-99) dans leur forteresse imprenable.
“On était excités, on attendait ce jour depuis longtemps. Les gars qui ont déjà joué un match de Playoffs à l’Oracle ont conscience de l’atmosphère, de l’ambiance dans la salle. Il y avait beaucoup d’adrénaline.” – Stephen Curry
À la sortie de la salle, certains fans font durer le plaisir avec quelques pas de danse inspirés, pendant que d’autres se refont le scénario de la rencontre avec le sourire et une bonne bière à la main.
Une expérience à l’Oracle Arena en jour de match, c’est tout ça.
En ce 18 avril 2015, l’Oracle Arena a été le cœur d’Oakland, comme tant de fois par le passé. Un cœur qui bat très fort pour ses Warriors. Cela fait quasiment 45 ans que ça dure, à travers les hauts mais surtout les bas. Dans une ville qui a souvent souffert de sa mauvaise réputation (criminalité), et une franchise qui a surtout connu la lose à partir de la fin des années 1970, l’Oracle Arena est resté un repère pour les fans de la Baie.
Peu de salles en NBA possèdent une telle signification pour la communauté qu’elle rassemble. Peu d’équipes NBA peuvent se vanter d’avoir une telle connexion avec leur public.
C’est sans doute pour ça que l’Oracle Arena restera pour toujours une arène à part, même après le départ des Warriors vers San Francisco en 2019.