Entre controverses et belles histoires, retour sur 8 moments marquants de la Loterie NBA
Le 12 mai 2025 à 19:47 par Timéo Gomes

La Loterie de Draft NBA, c’est cette nuit à 1h du matin. Alors que la planète basket se demande qui aura l’honneur de sélectionner Cooper Flagg avec le premier choix, on vous propose un petit voyage temporel histoire de retracer certains des plus grands moments offerts par les fameuses balles de ping-pong. Embarquez à bord de TrashTalk Airlines, attachez vos ceintures, c’est parti !
L’enveloppe gelée des Knicks (1985)
Et si l’on commençait ce voyage avec un pur moment de bravoure, de justice et de bel esprit sportif (NON !). Revenons à l’origine même de la Loterie, en 1985, pour la première édition. À cette époque, l’identité de celui qui sera sélectionné avec le premier choix ne fait que très peu de doutes. Patrick Ewing fait sensation à Georgetown en NCAA. Pivot ultra dominant, un talent générationnel comme on en voit que très rarement, et qui ferait les affaires de n’importe quelle équipe dans la Grande Ligue.
Hasard de dingue, au même moment, New York fait partie des pires équipes de la Ligue et manque cruellement d’une présence à l’intérieur. Vous imaginez bien que drafter le Pat serait une aubaine pour la Big Apple… mais aussi pour la NBA, qui verrait un de ses plus gros marchés recevoir un énorme boost de hype et de performance.
La théorie voudrait donc qu’à une époque où l’on ne jouait pas encore à Motus avec des balles de ping-pong, mais plutôt au facteur avec des énormes enveloppes, celle contenant le logo orange et bleu des Knicks ait été réfrigérée avant d’être placé dans la grosse bulle, afin que le commissionnaire David Stern puisse la repérer facilement et offrir ce premier choix à la franchise new-yorkaise.
Théorie éternelle, mais en se remémorant qui était David Stern et ce qu’il était prêt à faire pour le “bien” de sa ligue, le doute est plus que permis.
La “Magic Moule” d’Orlando (1993)
Arrivé en 1989 dans la Grande Ligue, le Magic d’Orlando s’était déjà attaché les services de Shaquille O’Neal à la Draft 1992 avec le premier choix. Un an plus tard, la franchise floridienne échoue aux portes des Playoffs avec un bilan à l’équilibre de 41-41. Destiné à récupérer le 11e choix de Draft, on voit mal ce qui pourrait venir perturber tout ça.
1,5% de chance, 1 balle sur les 66 au total, voilà ce qu’il a fallu au Magic pour se retrouver avec le first pick pour une deuxième année consécutive. La chance, le bol, la baraka, la moule, le chat au féminin, appelez ça comme vous voulez, mais Orlando a bien réalisé un braquage légendaire. Dans toute l’histoire de la NBA, il s’agit du plus gros “upset” de Loterie pour obtenir un premier choix.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Avec ce pick Orlando va drafter Chris Webber, choix logique étant donné l’immense prospect qu’il était, et le fantasme de son association avec le Shaq dans la raquette… tout ça pour finalement le transférer direction la Baie des Warriors et récupérer Penny Hardaway en échange.
Ce qui semblait être une hérésie totale est devenu l’un des duos les plus kiffants à regarder… avant les blessures de Penny et le départ de Shaq.
L’alignement de planètes pour Tim Duncan et les Spurs (1997)
Et si on vous disait que Tim Duncan aurait dû être un Sixer ou un Raptor, vous nous croiriez ? Parce que c’est ce qui se serait passé si le géant des Îles Vierges s’était inscrit à la Draft en 1996. À la place, le jeune Timmy a décidé de faire un an de plus à l’université, histoire de décrocher un diplôme qu’il avait promis à sa mère avant qu’elle ne décède. Une belle histoire qui, sans le savoir, changera le destin de toute la NBA.
Dans le même temps, en 1996-97, les Spurs de San Antonio traversent une saison très compliquée. Non pas que les Texans n’aient pas le matos pour performer, mais quand l’Amiral David Robinson est blessé, ça devient compliqué d’aller chercher des victoires. 62 défaites pour les Spurs cette année-là, le troisième pire bilan de la ligue. Ça peut paraître bizarre dit comme ça, mais quelle aubaine !
Parce qu’à la Loterie, c’est bien San Antonio qui remportera le gros lot. Gregg Popovich saute directement dans un avion pour rendre visite à son futur protégé, l’Histoire avec un grand H pouvait enfin commencer.
LeBron et les Cavs, quand l’histoire s’écrit toute seule (2003)
Il y a des fois comme ça où les choses semblent écrites à l’avance, comme un conte de fées que personne ne pourrait venir briser.
LeBron Raymone James, petit garçon d’Akron dans l’Ohio, phénomène athlétique sans pareil, comparé dès ses années lycée aux plus grands de ce sport.
Cleveland Cavaliers, l’équipe de ce même État. Une franchise sans trop d’histoire, dont le moment le plus marquant jusque-là reste ce fameux “The Shot” encaissé face à Michael Jordan (1989). La lose traverse les époques : un bilan de 17 victoires pour 65 défaites en 2002-03. Nul besoin de vous expliquer le lien entre les deux entités.
Pas d’upset inattendu, pas de scandale de triche : les Cavs ont le plus de chances d’obtenir le first pick, et ils vont l’avoir. LeBron James fera donc ses débuts dans la franchise de son État natal. Quand les dieux du basket prennent rendez-vous, voilà ce que ça donne.
Quand la chance se mêle du destin de Derrick Rose (2008)
S’il y a bien une histoire qui peut se rapprocher de celle du King, c’est celle de Derrick Rose en 2008, mais avec un petit twist en plus. À l’instar de LeBron avec Cleveland, Rose est né à Chicago et y est très attaché.
Cependant difficile d’imaginer les Bulls pouvoir le drafter, parce qu’avec le neuvième choix qui est censé leur arriver dans les mains, le front office planche plutôt sur des profils comme D.J. Augustin ou Jerryd Bayless pour occuper la mène dans l’Illinois.
Est-ce que David Stern ne serait pas une nouvelle fois passé par là ? Parce que malgré leur 1,7% de chances de l’obtenir, ce sont bien les Bulls qui décrocheront le premier choix. La suite vous la connaissez, D.Rose débarque dans sa ville de cœur et devient le plus jeune MVP de l’histoire en 2011. Si seulement les blessures n’existaient pas…
L’incroyable série de trois first picks des Cavs (2011 à 2014)
Jusque-là, on a beaucoup parlé de choses qui tournent bien : des coups de chance, des belles histoires, mais il arrive aussi que – malgré la réussite – l’incompétence d’une franchise ne rende pas ces dons du ciel payants.
Les Cavs, encore eux, ont chopé trois fois le premier choix en quatre ans. Oui oui vous avez bien lu, TROIS en QUATRE ans. Un coup de bol monstrueux surtout quand on regarde les pourcentages de chances en 2011 (2,8% via les Clippers) et en 2014 (1,7%). Pourtant, si Cleveland avait bien commencé sa série en draftant Kyrie Irving en 2011, les choix d’Anthony Bennett ou Andrew Wiggins ont été beaucoup moins concluants.
Le dernier aura au moins eu le mérite de permettre aux Cavaliers de ramener Kevin Love dans un trade, pour créer un nouveau Big Three avec le revenant LeBron James et Kyrie Irving. Mais comme quoi, avoir de la chance à la Loterie, c’est pas toujours gage de réussite.
Des surprises dans tous les sens (2019)
La classe de Draft 2019 était la source de toutes les convoitises. Le phénomène Zion Williamson était notamment disponible, Ja Morant également, ça c’est de la cuvée !
La Loterie n’a pas déçu non plus, nous offrant un divertissement sans précédent. Les Pels et les Grizzlies vont obtenir les deux premiers choix alors qu’ils avaient 6% de chances d’atterrir à leur place. Les Lakers sont passés de onzième à quatrième choix, ce qui leur permettra de monter un trade pour Anthony Davis, et donc de devenir champions l’année d’après. En un mot : le divertissement !
Du côté des perdants, les fans des Knicks ont vu leurs espoirs d’un trio Zion Williamson – Kevin Durant – Kyrie Irving (agents libres en 2019) s’envoler en un instant, mais ça nous a au moins offert un joli meme de Stephen A. Smith.
Wemby enflamme San Antonio (2023)
Finissons notre périple par une anecdote bien franchouillarde parce qu’on aime ça. Si la cuvée 2019 était convoitée, imaginez ce que représentait l’honneur de drafter Victor Wembanyama avec le premier choix. Le plus grand prospect depuis LeBron James, peut-être même le plus grand prospect de l’histoire tout court.
Les prétendants étaient nombreux : Pistons, Spurs et Rockets en tête avec leurs 14% de chances de l’emporter. Mais l’héritage tricolore laissé à San Antonio par Tony Parker était trop beau pour ne pas trouver de successeur.
Résultat, c’est toute une ville qui est entrée en extase à l’annonce du 1st pick pour les Spurs. C’est fou à quel point les étoiles peuvent être alignées pendant la Loterie quand même (hein Adam Silver…).
Source texte : The Raw Impact