Cavaliers : quel est le plan, après l’élimination des Playoffs ?
Le 14 mai 2025 à 15:22 par Nicolas Vrignaud

Tout juste éliminés des Playoffs, les Cavaliers sont désormais au devant d’une intersaison arrivée trop tôt, vu les ambitions de la franchise. Un été complexe s’annonce, avec des choix à faire pour une équipe qui payera très probablement une forte luxury tax l’an prochain.
Les Cavaliers n’en reviennent pas, Donovan Mitchell en tête. Ce matin, ils se sont levés en vacances, avec aucune autre activité que le néant d’ici au mois d’octobre prochain. Dans les faits, cette phrase est assez fausse car chaque joueur va évidemment passer son été à la salle, pour travailler et revenir plus fort. Toutefois, d’un point de vue collectif, elle est validée. Et pour parler de collectif, est-ce que Cleveland va pouvoir (et vouloir) aligner le même groupe l’an prochain ?
Bravo aux Cavs 👏👏👏👏
La saison est terminée, beaucoup trop tôt par rapport à leurs attentes et leur potentiel.
Des progrès ? Évidents.
Des regrets ? Forcément.
Un super groupe avec un super coach qui n’a pas eu de chance, mais qui a régalé jusqu’au bout. Y’a du boulot ! pic.twitter.com/p1YgcQBNHp
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 14, 2025
Le second-apron, la luxury tax : des poisons
Avec les salaires très élevés des 4 joueurs majeurs du groupe que sont dans l’ordre Donovan Mitchell, Evan Mobley, Darius Garland et Jarrett Allen, les Cavaliers seront – en conservant le groupe actuel – au dessus du second apron la saison prochaine. C’est à dire qu’ils dépasseront un pallier de masse salariale (fixé par la NBA via son CBA, sa convention collective), qui va considérablement pénaliser la franchise d’abord financièrement, mais aussi dans le recrutement, avec une marge de manoeuvre ultra-limitée concernant le recrutement.
Comme le rapporte The Athletic, les Cavs seront au dessus cette terrible limite l’an prochain avec seulement 10 joueurs sous contrat actuellement. Et cela sans compter d’éventuelles prolongations.
Si la série juste cataclysmique de Ty Jerome face aux Pacers a presque définitivement mis hors de sa portée une extension à haut salaire, les Cavaliers pourraient néanmoins choisir de lui proposer un tarif au rabais, en utilisant ses Early Bird Rights. Toujours selon The Athletic, qui s’est farci les calculs, un contrat de 10 millions par an pour le joueur couterait alors, toutes taxes liées à la Luxury Tax et aux pénalités du CBA comprises… 62,5 millions. Ça fait cher.
Commentaire un poil personnel sur l’impact de ce nouveau CBA : il s’agit réellement d’une machine anti-dynastie, qui force les équipes à tenter soit de “tanker” les pénalités sur une à deux saisons pour maximiser les chances de titre, soit à développer des joueurs de rien, via la Draft ou en reprenant de petits contrats et s’en séparer une ou deux années plus tard, une fois les prolongations liées à de belles progressions effectuées.
En somme, un système qui prône l’alternance forte d’équipes au top de la ligue, avec la possibilité de peut-être avoir deux contrats majeurs par équipe au maximum sur la durée. Avec l’impossibilité presque systémique de pouvoir rester au sommet plusieurs saisons, à moins d’avoir une cellule de recrutement et un staff diaboliquement efficaces pour trouver et former en continu des joueurs autour de ces deux stars.
Une des fortes têtes à couper ?
Donovan Mitchell, Evan Mobley, Darius Garland et Jarrett Allen, De’Andre Hunter. La liste présentée touchera en 2025-26 la coquette somme (en combiné) de 170 millions de dollars, 190 avec Max Strus, dernier élement du cinq majeur. Peut-être faudra t-il retirer un des noms pour éviter la tragédie financière. À ce jeu là, le contrat de Darius Garland est – peut-être – malheureusement le plus vulnérable.
En prenant en compte le fait qu’il forme une ligne arrière particulièrement petite avec Donovan Mitchell (et donc “facile” à manoeuvrer sur isolation pour l’adversaire, en y collant un plus grand) qu’il doit encore toucher 167 patates sur les trois saisons à venir, et que dans la hiérarchie de la franchise, on doute qu’Evan Mobley soit considéré comme un joueur en danger par la direction.
Ils ont vu Garland sur le terrain ils ont dit ISO NEMBHARD LES GARS
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 14, 2025
En deux saisons, c’est à chaque fois la fraîcheur physique qui est venue cueillir les Cavs au pire moment. En atteste le shooting des extérieurs depuis les 3-points : 33% pour Mitchell, 28% pour Garland.
Le transférer pourrait équilibrer les finances, peut-être permettre le recrutement d’un autre nom solide sur le poste 3, plus grand que Mitchell. Un profil qui défend dur, qui se démarque de Spida par ses attributs physiques. Tout en comblant un “trou” dans la composition de l’équipe, et en n’allant pas marcher dans l’espace réservé à Mobley dans la peinture.
Dans le même esprit d’économie, est-ce qu’un joueur comme De’Andre Hunter, avec ses 23 millions l’an prochain, est une absolue nécessité en sortie de banc ? Bien sûr, le terrain dirait oui, mais le compte en banque tirera bien plus la tronche.
Ou alors… l’heure de changements sur le banc ?
Cette saison, et lors de ces Playoffs, plusieurs joueurs du groupe ont semblé montrer des limites dans le jeu, et ce malgré les circonstances autour des blessures. Dean Wade, Isaac Okoro, et dans une mesure moindre mais néanmoins notable, Jarrett Allen (qui n’est pas du banc, attention). Ce dernier est peut-être moins sujet à un potentiel au revoir, le poste de pivot défensif ayant de bonnes mains pour apporter des points en attaque étant en forte tension en NBA.
Pour des joueurs responsabilisés, Dean Wade et Isaac Okoro n’ont pas tenu la marée des Playoffs. 16 minutes par match pour le premier, 14 pour le second, avec des apports très (très) limités. Leurs contrats (respectivement 6,6 millions et 11 millions) sont “facilement” transférables (dans une optique ou le second-apron ne vient pas foutre le bazar). Reste à savoir par qui. Et sans que cela ne nuise au collectif. Le constat reste toutefois celui-ci : il y a un besoin de fraîcheur dans la second unit.
Kobe Altman (président des Cavaliers) est donc à l’aube d’un été loin d’être paisible. Un été de choix, qui à défaut d’être décidés aujourd’hui (et c’est bien logique) devront être mûrement réfléchis pour arriver en juillet avec une liste claire et un plan visant à emmener ces Cavaliers, l’une des plus belles équipes de la saison écoulée, au meilleur niveau. C’est à dire, dans des termes clairs, le titre NBA.
Sources : Spotrac, RealGM, The Athletic, NBA