Nikola Jokic, des Playoffs en caviar mais une fin en eau de boudin
Le 19 mai 2025 à 16:28 par Nicolas Vrignaud

Nikola Jokic ne remportera pas son deuxième titre NBA cette saison. Ses Playoffs se sont terminés hier, avec l’élimination des Nuggets au terme d’une série face au Thunder portée jusqu’en 7 matchs. La fin d’une campagne à nouveau à part dans les statistiques, mais parfois compliquée visuellement.
Nikola Jokic commencerait-il a sentir un peu le poids de l’âge sur ses (très) larges épaules ? Si le Joker a encore proposé une campagne de Playoffs complètement hors du commun sur le plan statistique, il a aussi montré certaines limites, notamment physiques. La conséquence d’une année passée à porter son équipe en saison régulière, à dépenser l’énergie sans compter pour assurer aux Nuggets une place directement qualificative pour les Playoffs.
Nikola Jokic n’a pas eu le Game 7 qu’on attendait, mais sa campagne de Playoffs 2025 est FOLLE.
Via @statmuse, le Joker est 1er de la NBA aux :
– points
– rebonds
– passes
– interceptions
– double-doubles
– triple-doubles
– paniers marqués
Oui il a joué plus de matchs que… pic.twitter.com/EidgaHKKdP
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) May 18, 2025
Une année, encore une fois, statistiquement surhumaine, qui pourraient peut-être lui valoir un 4e trophée de MVP, même si Shai Gilgeous-Alexander est le grand favori. Pour se recentrer sur les Playoffs, le Joker a versé dans le courant alternatif, enchaînant les matchs immenses et les performances plus discrètes, parfois plus marquées par des pertes de balle et l’absence de création que par ce qui fait de lui l’immense joueur qu’il est actuellement.
D’ailleurs, ses statistiques en Playoffs : 26,2 points, 12,7 rebonds, 8 passes, 0,9 contre, 2 interceptions, 3,9 pertes de balle à 48,9% au tir, dont 38% à 3-points, le tout en 40,2 minutes de moyenne.
Question qui se pose peut-être aujourd’hui : comment permettre à Nikola Jokic d’en faire autant tout en faisant moins ? On s’explique : lui donner les clés pour un impact statistique similaire, sans qu’il puisse visuellement paraître si fatigué quand l’enjeu est le plus fort. Hier, Alex Caruso l’a tout simplement éteint, et même si on peut s’aligner sur le fait que certaines fautes n’ont pas été sifflées, cela n’enlève pas grand chose au constat : Jokic a paru cramé.
L’une des pistes, la plus logique : renforcer le groupe, lui donner une rotation à 8 joueurs plutôt à qu’à 6+2, avec le sixième étant le très inconstant Russell Westbrook et les deux autres étant Julian Strawther et Peyton Watson, bons sur quelques séquences mais pas au niveau des ambitions de l’équipe. Peut-être faudra t-il couper dans le coeur du groupe, en laissant filer Michael Porter Jr, pour créer de la flexibilité financière et recruter des armes fiables en Playoffs.
Deuxième piste : le travail physique. À 30 ans, Jokic est en pleine force de l’âge niveau basket. Il produit son meilleur basket. Cependant, peut-être qu’une perte de poids serait une manière de moins l’exposer aux blessures sur le long terme, et de lui faire gagner en mobilité à la fois en attaque et surtout en défense. Dans cet aspect du jeu, le Joker s’est souvent révélé être un poids mort et c’est peut-être dans l’optique de mieux récupérer pour les phases offensives.
En définitive ? L’heure est au travail, entre deux courses de chevaux et un feu de camp du côté de Sombor. Le géant serbe doit exiger plus de sa franchise, et s’adapter physiquement aux défis qui l’attendent. Pour rester le joueur qu’il est, celui qui nous fait rêver et nous impressionne soir après soir.