Nikola Jokic : hommage à une saison de MVP, et tant pis s’il ne l’est pas

Le 21 mai 2025 à 22:22 par Giovanni Marriette

Nikola Jokic 22 avril 2025
Source image : NBA League Pass

La course au trophée de MVP 2024-25 vient de prendre fin ce mercredi soir, et Nikola Jokic se place finalement deuxième derrière Shai Gilgeous-Alexander. Un superbe deuxième. Un merveilleux deuxième. Un deuxième historiquement fort, n’ayons pas peur des mots, qui aurait mérité de ne pas être deuxième… si seulement il n’y avait pas eu le premier.

Shai Gilgeous-Alexander nommé MVP de la saison 2024-25 !

Petite enquête rapide pour commencer. Si vous mettez sur une balance la saison 2024-25 de Nikola Jokic avec celle des 50 derniers MVP, combien de trophées le Joker aurait-il aujourd’hui ? Réponse, environ 47, au doigt mouillé.

29,6 points à 57,6% au tir dont 41,7% du parking, 80% aux lancers, 12,7 rebonds, 10,2 passes, 1,8 steal et 0,6 contre en 36,7 minutes

Pour la cinquième saison consécutive, Nikola Jokic est donc un Top 2 MVP. On se posera dans quelques années sur la place du Joker dans l’histoire de la NBA, spoiler ça va tabasser du Top 15 minimum et en sifflant, mais ce qu’on peut en tout cas aisément avancer aujourd’hui, c’est que Nikola Jokic est LE joueur de la décennie 2020.

MVP en 2021, 2022 et 2024, dauphin de Joel Embiid en 2023 (mais champion NBA et MVP des Finales, ouf), dauphin de Shai Gilgeous-Alexander en 2025, ça commence à causer. Et si la deuxième place de 2023 peut parfois faire débat, celle de 2025 est plutôt acceptée avec sagesse par les partisans de l’ogre des Balkans. Malgré tout, il convient de poser cela : 9 fois sur 10, voire bien plus, Nikola Jokic aurait été MVP avec une saison pareille.

Un triple-double dès le premier match de la saison, 34 au final. Bonus track, deux fois Nikola Jokic a envoyé cinq TD consécutifs cette saison, et il est devenu en avril le troisième homme de l’histoire seulement à valider un triple-double de MOYENNE sur une saison, après Oscar Robertson et Russell Westbrook. Parmi ses plus grosses perfs ? Attention, on est pas sur de la production de fainéant.

  • 29 points, 18 rebonds et 16 passes à Brooklyn
  • 23 points, 20 rebonds et 16 passes contre OKC
  • 37 points, 18 rebonds et 15 passes contre Dallas
  • 56 points, 16 rebonds et 8 passes à Washington
  • 48 points, 14 rebonds et 8 passes à Atlanta
  • 36 points, 22 rebonds et 11 passes à Utah
  • 41 points, 18 rebonds et 9 passes contre San Antonio
  • 46 points, 9 rebonds et 10 passes à San Antonio
  • 35 points, 22 rebonds et 17 passes contre Sacramento
  • 31 points, 21 rebonds et 22 passes contre Phoenix
  • 61 points, 10 rebonds et 10 passes contre Minnesota
  • 41 points, 15 rebonds et 13 passes contre Indiana

On passera les perfs durant les Playoffs car ça ne compte pas, et on rajoute que la sélection de chiffres ci-dessus aurait pu être beaucoup plus élargie. Dites-vous simplement que les quelques lignes de stats que vous venez de checker sont les plus imposantes d’une liste qui en compte une trentaine d’autres.

Cette saison de Nikola Jokic ? La plus aboutie de sa carrière individuellement (il est déjà triple MVP, bon sang !), le tout surgissant dans la foulée d’une médaille de bronze olympique, après avoir fait vaciller Team USA dans l’un des plus beaux matchs de l’histoire du basket FIBA. Gros flex, on était sur place et c’était in-cro-yable. Dans cette foulée donc, le géant de Denver a claqué une saison légendaire, attention aux puristes on va partir sur du comparo mi-blasphème mi-réfléchi.

Prenez un peu de Shaquille O’Neal, de Tim Duncan, d’Hakeem Olajuwon et d’Arvydas Sabonis. Ajoutez-y un soupçon de Magic Johnson et de prime Boris Diaw et vous obtenez donc ce mélange fulgurant, un géant à la fois insubmersible et semblant flotter malgré un apparent surpoids, qui ne l’empêche pourtant pas de s’envoyer des matchs de 45 minutes sans aucun problème, paradoxe génial qui a très vite fait taire ses détracteurs.

Nikola Jokic c’est le basket grandeur nature, nature peinture, dans ou en dehors de la peinture, voilà que Niko est tellement fort qu’il nous transforme en poète. Mais le poète en vérité, c’est lui, cet esthète, cet artiste, qui semble à des années lumière du star system, se réfugiant dès qu’il le peut non pas au strip club mais plutôt dans ses écuries de Sombor, là où il ne croisera sans doute jamais James Harden, plus occupé à… vous avez compris.

Nikola Jokic c’est un anti-héros, mais pas un anti-joueur. Et si au palmarès de la NBA il n’apparait pas en 2025, il faudra peut-être réfléchir à lui offrir le trophée de “plus belle saison non récompensée de l’histoire”. Au mauvais endroit au mauvais moment, mais si Niko n’était pas là, qu’est-ce qu’on s’emmerderait.


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