Toulouse 3×3 – la grosse interview : entre shopping à Hong Kong et barbecues à Toulouse
Le 26 mai 2025 à 17:20 par Giovanni Marriette

Ce week-end, TrashTalk était à Marseille pour vivre sur place le Masters FIBA 3×3, regroupant une étape des Women Series et une autre du World Tour pour ces messieurs. En clair ? Une bonne partie des meilleurs joueurs et joueuses du monde, sous un soleil de plomb, et avec le J qui donnait deux concerts 400 mètres plus loin.
A cette occasion, comme l’année dernière, on s’est posé un moment avec les cracks français de la discipline, les cracks mondiaux même, puisqu’au moment de cet échange on était donc, quand même, en compagnie des n°1, n°5, n°6 et n°11 mondiaux, ça cause. Moment privilégié avec quatre mecs au top sur le terrain et terriblement authentiques et bienveillants au-dehors. 3×3 Toulouse x TrashTalk, let’s go !
Salut les gars ! Pour commencer on garde nos bonnes habitudes, je vous laisse vous présenter entre vous ?
Franck Seguela, par Paul Djoko : alors Franck, n°1 mondial, fondateur du projet Toulouse 3×3, et accessoirement mon coéquipier depuis 3 ans maintenant.
Jules Rambaut, par Franck Seguela : notre déménageur, un des pionniers de ce projet, notre valeur sûre, notre roc dans la tempête, et médaille d’argent aux Jeux Olympiques, on le répète pas assez.
Hugo Suhard, par Jules Rambaut : la nouvelle addition de l’équipe, co-fondateur de ce projet. Un spécialiste du pick and roll sur le terrain, et en dehors c’est lui qui passe le plus de temps au téléphone à régler tous les problèmes !
Paul Djoko, par Hugo Suhard : le dragster de l’équipe, un joueur qui nous débloque énormément de situations, c’est aussi lui qu’on envoie s’occuper du meilleur joueur adverse, et en général il l’éteint.
On s’était vu il y a un an quasiment jour pour jour (interview à retrouver ici), il s’est passé beaucoup de choses depuis. En un mot, comment vous décririez les douze derniers mois ?
Paul : pffff, “incroyable” hein !
Franck : je vais dire “réalisation”.
Jules : je dirais “exponentiel” (ndlr, Jules a vraiment pris la position du Penseur de Rodin au moment de donner sa réponse).
Hugo : “récompense”.
On rentre dans le vif du sujet avec ce projet toulousain. Déjà, est-ce que c’est pas un peu frustrant, après tout ce qu’il s’est passé notamment aux Jeux de Paris 2024, en terme de rayonnement, de devoir prendre seul son bâton de pèlerin pour aller trouver des partenaires et des subventions pour faire vivre un nouveau projet ?
Hugo Suhard : Malgré tout, le 3×3 reste un sport de niche, avec un système économique qui jusque-là n’était pas développé ni exploité. Nous on a monté ce projet avec anticipation car on savait que le projet de Paris s’arrêtait en 2024. Mais je pense qu’il y a plein de sports olympiques où ça galère.
Franck Seguela : en fait les gens visualisent beaucoup la FFBB qui est une fédé énorme, alors que nous on est vraiment une discipline à part. Je nous comparerais plutôt au tir à l’arc ou au pentabon (le Pentathlon Franck, c’est le Pentathlon, ndlr). Mais on aime bien nous, avoir plusieurs casquettes, et maintenant que le projet est bien lancé on peut se concentrer sur la performance, parce qu’il faut pas s’oublier non plus.
Justement, en parlant de ce projet, c’est quoi la genèse de Toulouse 3×3 ? Pourquoi c’est à Toulouse d’ailleurs ?
Paul Djoko : déjà parce que c’est Hugo qui est à la base de ce projet et il est de Toulouse, donc il a lancé ses recherches ici et il a rencontré Alain Malinovski et l’association Basket Amplitude, qui nous ont beaucoup aidé à monter ce projet.
Franck Seguela : en ce qui concerne le nom et l’identité visuelle des Stormers, on avait envie d’un truc un peu guerrier, avec un nom qui parle à l’international, qui représente un peu le 3×3 et qui on est, parce que finalement la tempête (Stormers en anglais, ndlr) c’est un peu ce qu’on vit sur les terrains à chaque tournoi.
Dans le basket 3×3, l’un des prérequis c’est la polyvalence, tout le monde fait tout. Est-ce que dans la vie de cette équipe, hors du terrain, vous avez des spécialités, des chasses gardées ?
Jules Rambaut : moi déjà je cuisine pas mal, donc quand il y a des repas ensemble j’essaie de préparer des trucs parce que c’est quelque chose qui me plait.
Franck Seguela : organisateur événementiel c’est Sylvain (Sautier, le cinquième membre de l’équipe, blessé et out toute la saison), les lendemains de tournoi c’est chez Sylvain, barbecue !
Paul Djoko : les deux managers de l’équipe qui passent tous les coups de fil c’est Hugo et Franck. Et moi je suis… celui qui fait les comptes !
Hugo Suhard : et c’est Paul aussi qui nous gère à l’aéroport quand on est tous jetlagués, on se met en rang derrière lui, on le suit et on sait qu’il y aura pas de souci.
Pour revenir au terrain, au vu de votre évolution : c’est quoi le plus dur, c’est essayer de battre les meilleures équipes du monde quand on est moins fort sur le papier, ou être la cible à abattre et devoir assumer son statut de favori à presque chaque match ?
Paul Djoko : j’vais pas te mentir c’est plus agréable maintenant, c’est mieux d’être tout en haut des Charts, t’as toujours envie d’être le meilleur dans ta discipline.
Franck Seguela : Hugo d’ailleurs il a pas connu la galère, il est arrivé au bon moment ! Nous la phrase “on n’a rien à perdre” on l’a prononcé un paquet de fois hein.
Paul Djoko : en tout cas ça montre aussi à quel point on a bossé pour en arriver là.
Vous qui êtes sans arrêt en déplacement un peu partout sur la planète, c’est quoi LE pays ou la ville qui vous a vraiment marqué ?
Paul Djoko : moi c’est évident c’est Hong Kong. J’ai adoré la ville, vraiment.
Hugo Suhard : c’est vrai qu’à Hong Kong y’a une vraie vibe.
Jules Rambaut : le terrain au milieu d’immenses buildings, et quand même ce côté un peu occidental qui fait que t’es pas perdu.
Franck Seguela : et on s’est mis des grosses sessions shopping aussi à Hong Kong !
On reste dans le thème de la géographie… Los Angeles en 2028, on se projette comment ? C’est trop tôt ou bien on commence à y penser pas mal déjà ?
Paul Djoko : c’est l’objectif final donc on y pense forcément un peu oui.
Franck Seguela : en même temps on n’a pas vraiment le temps d’y penser, avec les tournois et tout ce qu’on doit gérer à Toulouse on a vraiment la tête dans le guidon…
Paul Djoko : en tout cas on veut s’éviter le TQO avec tout le stress que ça génère…
On termine par un running gag qui avait bien marché l’été dernier. On avait dit qu’on faisait un apéro en cas de médaille à Paris, y’a eu médaille mais c’est Lucas et Timothé qui sont venus à l’Apéro. Alors si vous gagnez la finale du World Tour cette année… on fait quoi cette fois-ci ?
Franck Seguela : on fait un apéro tous ensemble, et c’est vous qui venez à Toulouse !
Sortis en quarts par Miami, les quatre foufous ont quitté Marseille avec l’envie certaine de se rattraper sur les prochains tournois. Très vite tourner une page pour en écrire une plus belle, à un rythme effréné, comme sur le terrain. Parce qu’il y a un apéro à préparer et, surtout, la tête dans le guidon, toujours.