Profil Draft NBA 2025 – Noa Essengue : encore un freak français dans les lottery picks (Top 14) ?
Le 12 juin 2025 à 16:38 par Giovanni Marriette

Dans trois grosses semaines, la Draft NBA 2025 aura lieu du côté du Barclays Center de Brooklyn. Et évidemment, qui dit Draft NBA dit profil de draft. Jusqu’au Jour J on vous présente un par un les principaux prospects qui seront très probablement choisis au premier tour lors de la grande cérémonie. Aujourd’hui ? On enchaine avec un autre Français et pas des moindres, Monsieur Noa Essengue !
Son profil en un coup d’œil
- Âge : 18 ans (19 en décembre)
- Poste : ailier / ailier-fort
- Équipe : Ulm (Allemagne)
- Taille : 2m05
- Poids : 89 kilos
- Envergure : 211 centimètres
- Statistiques 2024-25 : 9,7 points à 47,4% au tir dont 24,3% du parking, 67,9% au lancer, 4,5 rebonds, 1,1 passe, 0,7 steal et 0,6 contre en 22,8 minutes (30 matchs)
- Comparaison NBA : Tayshaun Prince, Toumani Camara, Jerami Grant, Aaron Gordon, Al-Faruq Aminu
- Prévision TrashTalk : entre la 13è et la 16è place
Son parcours
Comme pas mal de prospects français à travers les âges, Noa Essengue est passé par les bancs et les lattes du Pôle France. Sa véritable carrière va toutefois débuter en Allemagne, à Ulm, comme Killian Hayes ou encore Pacôme Dadiet (avec qui il jouait l’an passé) avant lui, la choucroute doit y être particulièrement savoureuse. Noa débute à 16 ans et demi dans le championnat allemand, mais c’est surtout lors d’une étape de l’ANGT en mars 2024 que celui qui porte un prénom de concombre se fait un nom, avec un 33/18/2/4/3 très propre, très Giannis, très freak. Après un autre coupe d’éclat lors d’un match de pré-saison face aux Blazers (20 points), sa saison 2 en Allemagne est autrement plus solide, en championnat comme en EuroCup, où il s’impose comme un two-way player indissociable des bons résultats de la ville en trois lettres. Deux bouts de matchs en EDF plus tard et une saison de daron plus tard (à 17 ans !), Noa est un espèce de late bloomer qui pourrait donc passer en un an de faire-valoir non loin de la Forêt Noire à… lottery pick d’une Draft NBA.
Ses points forts
- profil 3.0
- létal en transition
- potentiel défensif
Avant de s’aventurer dans un peu plus de concret, le principal atout de Noa c’est qu’il… vit avec son temps. Entendez par là que niveau physique on est plus sur du Wemby que sur du Felton. Noa Essengue est un freak à la vitesse surprenante compte tenu de sa taille, et dont l’envergure le rend naturellement dangereux des deux côtés du terrain. A l’ère des freaks, des mecs qui doivent courir vite, sauter haut et se taper dur, Noa est pile poil ce qu’il faut et où il faut, capable de s’adapter entre les postes 3 et 4, avec débordements attendus sur du 2 ou surtout du 5 si besoin.
Sur le terrain venons-en, une chose frappe en visionnant ses highlights, que j’avais à titre perso déjà entrevu la saison dernière en EuroCup : sa grande facilité à se projeter sur la transition. Ballon gratté, Noa lancé, Noa à la réception, Noa à la finition. Sur du jeu rapide l’apport du natif d’Orléans peut s’avérer énorme, tu croirais presque qu’il joue la carotte comme ils disent en DM3. Un vrai TGV mais avec des ailes d’Airbus, c’est à la fois cher et pas écolo mais ça peut faire très mal.
Son autre très grosse qualité, mise en avant par tous les scouts actuellement ? Sa défense, et plus particulièrement son potentiel défensif. A titre perso je vois du Kawhi 2013, du Siakam 2016 donc c’est à dégrossir, mais son plancher défensif est déjà tellement solide que, ne vous en faites-pas, vous ne devriez pas vous cogner la tête sur son plafond. Noa a le potentiel pour devenir le stoppeur n°1 d’une franchise NBA, peut-être l’un des deux ou trois meilleurs défenseurs de cette Draft parmi les ailiers.
Ses points faibles
- il faut shooter
- profil un peu unidimensionnel (on va s’expliquer)
Sept tirs par match cette saison en EuroCup. Attention analyse pointue : c’est trop peu. En NBA, en d’autres termes dans le royaume des croqueurs, on ne laissera pas impunément Noa Essengue rendre des copies blanches, n’est pas Zaccharie Risacher qui veut. Les pourcentages sont pour le moment assez faible car le tir représente souvent la deuxième voire troisième option du joueur, il va donc falloir se rentrer ça bien dans l’ADN afin d’en faire, pas forcément une force tout de suite, mais en tout cas une habitude. Dans une ligue où la pace est limite plus importante que le résultat final, on n’est pas là pour trier les lentilles alors au boulot, ça doit partir illico se bouffer de la séance de tirs tout l’été.
Ce qui peut aussi désavantager Noa sur son début de carrière, et c’est en lien direct avec les trois derniers paragraphes, c’est ce profil assez peu mouvant finalement. Un joueur qui sera probablement un role player exclusif sur son année rookie, avec des missions défensives principalement, capable de shooter mais vraiment quand on l’exhorte à le faire. Là tout de suite ? On est sur un mec qui peut défendre dur mais qu’on laisse tout seul à 3-points, assez brut en substance, qui ne pourra pas défendre ni sur du poste 1 trop vif, ni sur de l’intérieur trop costaud. En bref un joueur à qui l’on pourra dire dans un premier temps “qu’on y voit clair dans son jeu”, et ça c’est plutôt négatif comme constat.
Ce qui va faire la différence
- le destin
Clairement, et pour lui encore plus que pour un autre : l’équipe qui va le drafter est la composante la plus importante de la réussite ou non de son début de carrière. Une franchise comme les Blazers (un profil à la Jerami Grant, en jeune et en gratuit) qui donne sa chance aux jeunes, comme les Raptors, une autre comme les Pacers ou les Wizards, là où le jeu rapide y est vu comme une religion (Pacers) ou une obligation (Wizards), ça on prend et il semblerait que Noa puisse y être bien dans ses pompes. Une autre comme le Heat ou les Spurs, là où le basket y est respecté, on prend aussi. Un peu plus dubitatif sur les Nets ou une autre équipe à la construction un peu hésitante, on est poli, mais clairement c’est le lieu d’atterrissage qui va définir dans un premier temps à quel point on doit croire au projet Noa ROY 2026.
Projection NBA
Pour ratisser large, disons que Noa Essengue sera drafté entre les places 7 et 18. Première chose, il y a donc de grandes chances pour qu’il soit le Frenchy appelé en premier par Adam Silver le 25 juin. A partir du pick 7 ? Pelicans, Raptors, Rockets, Blazers, Bulls, Hawks, Spurs, Thunder, Magic, Wolves, Wizards. Notre pressentiment : les Blazers en 10, les Bulls en 11, le Magic en 15 voire les Wizards en 18 pour un trio de freaks français hallucinant avec Bilal et Alex. Faites vos jeux !
- ESPN l’annonce en 15ème position (Thunder)
- Bleacher Report l’annonce en 8ème position (Nets)
- CBS Sports l’annonce en 21ème position (Jazz)
- The Ringer l’annonce en 23ème position (Pacers)
Sources : ESPN, The Athletic, The Ringer, Bleacher Report, Jonathan Givony (ESPN)