San Antonio Spurs, le bilan 2024-25 : ça n’allait pas trop mal, quand tout à coup…

Le 14 juin 2025 à 18:32 par Giovanni Marriette

Spurs 13 juin 2025
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C’est parti pour le bilan des Spurs de San Antonio en 2024-25, une saison à l’issue de laquelle le bilan fut celui annoncé, mais au cœur de laquelle il s’est passé tellement de choses qu’on n’avait évidemment… pas annoncé. Y’en a des choses à dire, alors en voiture Simone, c’est moi qui conduit et tu connais la suite.

Ce que TrashTalk avait annoncé

Autour de 30 victoires mais pas bien plus, et une treizième place à l’Ouest. Un léger bond, vraiment très léger, avec une huitaine de victoires de plus par rapport à la saison précédente, objectif se faire la main dans une Conférence Ouest qui ne laisse pas trop de place pour les projets encore trop fragiles. On s’attendait évidemment à des dingueries de notre Victor Wembanyama national, tout en ne sachant honnêtement pas à quelle sauce on allait être mangé par l’Alien et ses perfs, alienesques et aliénantes. La question du coach revenait également beaucoup, avec pas mal d’interrogations autour de la der ou non de Gregg Popovich, bref pas mal de doutes finalement, avant de voir, qui sait, nos passions se déchainer.

Ce qu’il s’est vraiment passé

Une treizième place, comme prévu, avec quatre victoires au dessus du radar annoncé, avec un 34-48 pas si cracra. Mais forcément, le scénario est frustrant…

Revenu des Jeux avec une médaille d’argent, de l’XP, de la frustration et 11 kilos en plus, Victor Wembanyama met quelques matchs à se mettre en route et foire d’ailleurs le premier avec un 5/18 au tir face à Dallas. Globalement c’est même tout le début de saison qui est compliqué, mais très vite Wemby exorcise tout ça avec l’une des perfs que l’on attendait tous assez vite : le fameux five by five. Le 4 novembre, premier tournant de la saison pour les Spurs avec une annonce dont on se serait bien passé : Gregg Popovich n’est pas en forme et va prendre un peu de recul. Sans qu’on n’en sache bien plus, et c’est là où la chose est assez flippante. Ce n’est que 10 jours plus tard que l’on apprend que Pop a été victime d’un AVC, et que par conséquent son absence allait durer un paquet de temps. Mitch Johnson est promu bien malgré lui, on est donc avec le début de saison moyen des Texans à deux mauvaises nouvelles, et c’est dans ces conditions que Wemby nous envoie sa deuxième masterclass de la saison avec 50 points face aux Wizards de Sarr et Coulibaly, record en carrière et barre symbolique atteinte sans trembler.

Blessure au pouce de Jeremy Sochan, retour de Devin Vassell, émergence du rookie Stephon Castle, les Spurs reverdissent un chouïa, Victor claque un énorme triple-double sur la trogne de ces losers de Kings, la bise aux copains, et pendant ce temps Chris Paul dépasse les 12 000 caviars en carrière et grille la politesse à Jason Kidd pour devenir le deuxième meilleur passeur de l’histoire derrière l’intouchable John Stockton. Entre deux nouvelles rassurantes concernant Gregg Popovich, les Spurs continuent de croire au play-in grâce notamment à de nouvelles perfs du W (carton face aux Hawks, 10 contres face aux Blazers), et après avoir été élu pour la première fois Joueur de la semaine il s’avance là aussi vers une première : le Christmas Day !

Bonne nouvelle, Wemby est étincelant lors du match de Noël avec 42 points face aux Knicks, mauvaise nouvelle Mikal Bridges casse la bonne vibe texane en donnant la victoire aux Knicks. Le 4 janvier Victor s’offre un duel de malade avec Nikola Jokic et le gagne, et l’actu de ce début d’année civile est une double actu. 1) Wemby va jouer son premier All-Star Game, les votes des fans sont formels, 2) les Spurs s’envolent pour Paris et deux matchs face aux Pacers, futurs finalistes et peut-être même champions, si on avait dit ça à l’époque on aurait beaucoup ri. A Paris les Spurs sont les rois du monde, à l’Accor Arena Victor détruit les Pacers lors du premier match avant d’être plus discret au second.

Breaking news le 3 février… De’Aaron Fox rejoint les Spurs ! C’était dans les tuyaux depuis un moment et malgré une concurrence déjà accrue sur les petits postes (CP3, Castle), SA fait la bonne affaire en conservant tous ses jeunes prospects et en attirant l’un des meilleurs meneurs de la Ligue. Adios Sidy Cissoko qui n’aura jamais réussi à s’imposer, adios Tre Jones et merci pour les travaux, mais l’ère du Renard au Texas peut démarrer. 24 points et 13 passes pour De’Aaron lors de son premier match face aux Hawks, avec un Victor bien clutch, Stephon Castle reste néanmoins en tête du classement des rookies et le All-Star Game pointe le bout de son nez : tous les voyants sont au vert pour une première participation aux Playoffs pour l’Alien du Chesnay. Un All-Star Game lors duquel il se fait remarquer lors du Skills Challenge avec Chris Paul, en voulant détourner la règle mais en se faisant finalement exclure, un peu marrant et un peu cringe, et là où ses 11 points lors du grand match du dimanche prennent tout leur sens, c’est que ces 11 points seront… ses 11 derniers cette saison.

Aïe.

20 février, 18h50, on apprend que Victor Wembanyama souffre d’une thrombose veineuse. Le mot fait un peu peur, les termes font penser à Chris Bosh notamment, et la conséquence c’est que la saison de Victor est terminée, là quelques heures à peine après le All-Star Game. Stupeur à San Antonio, dans le Texas, en NBA et jusqu’en France, Victor ne pourra de surcroit concourir pour aucun trophée ou All-NBA Team mais ça, sur le moment, c’est assez secondaire. Saison terminée donc et il en résulte deux choses : 1) l’objectif play-in voire Playoffs prend du plomb dans l’aile et 2) all-in Castle, on va te porter pour aller chercher le ROY. Le Castle project suit son cours et plus les semaines s’égrenent plus sons acre se rapproche, mais pour le reste les nouvelles ne sont pas bonnes. Gregg Popovich qui se remet mais qui se rapproche de la fin officielle de sa carrière de coach, les Spurs ne seront pas à Paris en 2026, De’Aaron Fox qui termine sa saison avec une blessure au doigt, si bien que c’est carrément le nom de… Cooper Flagg qui ressort désormais à San Antonio. Oui, les Spurs sont passés en trois semaines d’un candidat aux Playoffs à un candidat à la Lottery de la Draft.

La fin de saison met en lumière le rookie des Spurs, Devin Vassell (un career high à 37 points) et… Sandro Mamukelashvili, n’en jetez plus la coupe est pleine, les Spurs terminent donc à la treizième place, comme prévu, mais après une saison faite… d’imprévus. Stephon Castle est élu rookie de l’année, deuxième saison de suite pour les Spurs, très mal en point Gregg Popovich annonce officiellement qu’il met un terme à son exceptionnelle carrière de coach, les Spurs en ont une comme ça et récupèrent le deuxième pick à la Draft 2025, et au moment de la sortie de ce papier un nom circule de plus en plus à San Antonio, celui de Kevin Durant, mais ça c’était uniquement pour vous mettre l’eau à la bouche, rendez-vous pour la preview de la saison prochaine, avec ou sans KD à bord.

La saison des Spurs en quelques articles

L’image de la saison

gregg popovich

YT

“Je ne suis plus coach, je suis El Jefe”. Comme à son habitude, Gregg Popovich a réussi à donner le sourire à tout le monde, et ce malgré une toute petite forme. Ce jour-là l’emblématique Pop annonce qu’il se retire officiellement du game pour redevenir un dirigeant dans son bureau, avec la clim, mais les images d’un Popovich soutenu par Manu Ginobili pour marcher sont assez terribles. La fin d’une ère.

Pourquoi on peut sourire

Victor Wembanyama, paragraphe suivant.

On aurait presque pu s’arrêter là, mais on aurait oublié de vous dire que les Spurs avaient – en sus du plus grand phénomène mondial – en magasin le rookie de l’année 2024-25 (Stephon Castle), un futur n°2 de Draft, un pick 14, Devin Vassell, Jeremy Sochan et Keldon Johnson, ainsi que Chris Paul pour éduquer tout ce beau monde. On parle de Kevin Durant voire de Giannis Antetokounmpo tellement les assets sont nombreuses et tellement les Spurs peuvent voir venir tant qu’ils ont Wemby, on peut donc dire que les Spurs sont au devant de gros problèmes de riches.

Pourquoi on peut faire la gueule

Parce que Gregg Popovich ne sera plus sur le banc et parce qu’on a peur pour lui. Parce que, sur le terrain, l’alerte thrombose de Wemby nous a rappelé à quel point un être humain aussi différent n’était pas banal, et qu’on va officiellement avoir peur à chaque fois qu’on le voit sur un terrain. Sinon, vous, ça va ?

Les statistiques individuelles

Et la suite ?

Un gloubli-boulga qui sera cuisiné en grande partie par Victor Wembanyama. Sur le banc Mitch Johnson a une bonne tête de coach savamment choisi alors que les circonstances ont quand même précipité son changement de statut, et le nombre de très bons jeunes et de picks a de quoi faire sourire. La blessure de Wemby cette saison a peut-être retardé l’échéance d’un an alors on sera prudent avec un objectif de play-in en 2026, dans un premier temps. Un pied devant l’autre, et tout va bien se passer.

Source stats : TrashTalk


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