Magic : jusqu’où peut aller Orlando avec Desmond Bane ?
Le 15 juin 2025 à 22:45 par Clément Hénot

Le Magic est la première équipe à avoir frappé fort sur le marché des transferts en ayant acquis Desmond Bane en provenance des Grizzlies, contre une grosse partie du futur d’Orlando. Maintenant, jusqu’où peut aller la franchise de Mickey avec un tel move ?
C’est un sacré coup de poker tenté par les dirigeants du Magic en ce mois de juin ensoleillé ! Alors que l’on attendait plutôt un transfert de Kevin Durant ou de Giannis Antetokounmpo dans les prochains jours, le premier gros nom à être échangé est finalement Desmond Bane, qui prend la direction d’Orlando pour apporter ce scoring et cette faculté au shoot qui fait tant défaut à l’équipe depuis déjà bien trop de saisons.
Kentavious Caldwell-Pope, Cole Anthony et 4 (!) tours de Draft font le chemin inverse. Shams Charania a annoncé la nouvelle, et depuis, beaucoup se demandent ce que ce trade va apporter au Magic.
Un apport immédiat au shoot… mais pas que
Orlando était de loin la pire équipe au shoot longue distance cette saison avec 31,8% de shoots convertis depuis Disney World, et ce malgré l’arrivée de Kentavious Caldwell-Pope, justement censée régler au moins partiellement ce problème. Malheureusement, c’était encore pire qu’espéré, au point que le Magic était même l’une des pires équipes de l’histoire à ce niveau. Le projet KCP a malheureusement échoué à Orlando, et un an après son arrivée, l’arrière, champion NBA en 2020 et 2023, se retrouve convoyé avec Cole Anthony chez les Grizzlies pour permettre l’arrivée de Desmond Bane. Les jeunes prometteurs comme Anthony Black ou Tristan Da Silva ne bougent donc pas, en tout cas pour l’instant.
L’arrière aux bras de T-Rex est l’une des valeurs sûres de la ligue. Cette saison, il tournait à 39,2% de réussite depuis la baraque d’Elvis Presley et il en est même à 41% en carrière. Il devrait pouvoir contribuer dès le premier jour à améliorer l’attaque du Magic, moribonde toute la saison en plus d’être ultra dépendante de ses deux stars Paolo Banchero et Franz Wagner. Bane apporte une troisième option fiable en attaque en ayant marqué 19,2 points de moyenne la saison passée, et promet également pas mal de shoot, ce que Kentavious Caldwell-Pope n’a pas su faire.
Mais réduire le désormais ancien coéquipier de Ja Morant à du simple shoot serait très réducteur. Il est également capable de porter le ballon et de créer pour les autres, et il n’est pas un poids mort en défense malgré ses dimensions réduites, plutôt contraires à ce qui était récemment recherché chez Mickey. Il n’y a plus qu’à espérer que les facultés offensives de l’arrière soient parfaitement valorisées dans le système de jeu de Jamahl Mosley.
En tout cas, Shams Charania avait annoncé une intersaison totalement folle, et on peut dire que ça a déjà commencé avec le Magic qui entre dans une ère “win now” en ajoutant une troisième pièce au duo Banchero-Wagner. Et si, dans une conférence Est toujours aussi faiblarde, on tenait là un possible contender à l’Est ? Avec des Celtics amenés à bouger, des Bucks qui pourraient perdre Giannis, mais aussi en imaginant que les blessures laissent un peu les Floridiens tranquilles, on pourrait peut-être voir l’émergence d’une équipe plus que casse-bonbons à manœuvrer.
Un capital Draft grandement hypothéqué par le Magic
Toutefois, pour convaincre les Grizzlies de lâcher Desmond Bane, Orlando a dû envoyer une flopée de tours de Draft, en plus d’un Kentavious Caldwell-Pope bien usé et d’un Cole Anthony qui n’a jamais su franchir ce fameux palier (surtout en Playoffs). Ils sont au nombre de 4 : le pick n°16 de cette année, le pick swap potentiel des Suns de 2026 qui pourrait être très, trèèèèèès alléchant, mais aussi en 2028 et 2030, en plus d’un pick swap en 2029. Le point commun entre tous ces tours de Draft ? Aucun n’est protégé…
Cela peut sembler beaucoup, beaucoup trop, pour un joueur certes très talentueux offensivement parlant, qui comble un vrai besoin et qui devrait être stylé dans les nouveaux maillots du Magic, mais qui n’a, pour l’heure, jamais été All-Star, et qui sera vraisemblablement la troisième option offensive du Magic. A titre d’exemple, un Zach LaVine a été échangé contre Zach Collins, Tre Jones et Kevin Huerter et un premier tour de Draft, tandis qu’un certain Luka Doncic a été acquis par les Lakers en échange d’Anthony Davis et un seul tour de Draft.
Possible que ce trade du Magic pour obtenir le numéro 22 soit à ranger dans les mêmes cartons que celui des Wolves pour Rudy Gobert ou celui des Knicks pour Mikal Bridges. Désormais, le Magic n’a plus le droit à l’erreur, il va obligatoirement falloir performer, sur les cinq prochaines années, sans quoi, ce sont les Grizzlies qui se pourlècheront les babines de voir la franchise d’Orlando se rétamer la tronche.
Du côté d’Orlando, on se consolera en se disant qu’à part quelques picks dans le top 10 (Paolo Banchero en 2022, Franz Wagner et Jalen Suggs en 2021 et Anthony Black en 2023, qui fait encore son chemin), nombreux sont les lottery ou border-lottery picks qui n’ont pas réussi à s’imposer au Magic. On pense notamment à Jett Howard et Tristan Da Silva, utilisés avec parcimonie cette saison, Jonathan Isaac et Mo Bamba qui n’ont pas atteint leur potentiel, Victor Oladipo et Domantas Sabonis bazardés par Rob Hennigan, Aaron Gordon qui a éclos hors de Floride, ou encore Elfrid Payton et Mario Hezonja, dont nous tairons les adjectifs par souci de politesse.
Le Magic avait un besoin criant de spacing et a tenté de le résoudre en y mettant un sacré prix. L’histoire dira s’ils ont eu raison, mais en tout cas, le front-office, qui a promis de faire bouger les choses, avance clairement en ce sens avec un transfert qui, sur le papier tout du moins, laisse présager un fit sympathique. Toutefois, il n’y a pas vraiment le droit à l’erreur pour les prochaines saisons, sous peine de voir de futurs picks haut placés finir dans le Tennessee. Possible aussi qu’à Orlando, ce move ne soit que le premier d’une série. Wait and see…