Profil Draft NBA 2025 – Maxime Raynaud : 216 centimètres de talent made in France

Le 15 juin 2025 à 09:56 par Benoît Carlier

Profil Draft NBA 2025 Maxime Raynaud 4 juin 2025
Sourca image : montage TrashTalk via YouTube/Stanford

Une fois de plus, la Draft NBA pourrait avoir un fort accent français cette année avec cinq tricolores attendus au premier tour. Depuis quelques semaines, on vous présente les principaux prospects qui seront très probablement appelés par Adam Silver le 25 juin prochain. Au menu aujourd’hui ? Maxime Raynaud, la cote française qui monte presque aussi haut que sa taille.

Son profil en un coup d’œil

  • Âge : 22 ans
  • Poste : pivot
  • Équipe : Stanford Cardinal
  • Taille : 2,16 m
  • Poids : 107 kilos
  • Envergure : 2,17 m
  • Statistiques 2024-25 : 20,2 points à 46,7% au tir dont 34,7% à 3-points, 10,6 rebonds, 1,7 passe et 1,4 contre (33,4 minutes de moyenne en 35 matchs)
  • Comparaisons NBA : Brook Lopez, Luke Kornet (et Domantas Sabonis pour les optimistes)
  • Prévision TrashTalk : fin de premier tour

Son parcours

Avant de succomber à la balle orange, Maxime Raynaud commence par fréquenter les bassins de natation d’Île de France. Le déclic a lieu vers ses 10 ans, moment où le basket commence à prendre plus de place dans son quotidien. Déjà grand pour son âge, il fréquente le Paris Université Club, le Eiffel Basket Club et le Saint-Charles Charenton Basket. Un pur produit parisien.

Doué sur les parquets et véritable tronche à l’école, Maxime Raynaud a une vie bien remplie entre les entraînements et les cours dans le prestigieux Lycée Henri-IV à Paris. Après une médaille d’argent aux Championnats d’Europe U16 2019, il retrouve Victor Wembanyama au centre de formation de Nanterre en 2020. Les deux géants sont voisins de palier et font la pré-saison de l’équipe professionnelle ensemble. Le début d’une belle amitié et de quelques parties d’échec endiablées.

Raynaud, c’est aussi le quatrième joueur sur la vidéo d’entraînement de Victor Wembanyama, Rudy Gobert et Vincent Poirier qui a fait le tour du monde en 2020. Le pivot est moins célèbre que les trois autres à l’époque mais son tour viendra. Et comme il n’arrive toujours pas à choisir entre les études et le sport, il décide de rejoindre l’Université de Stanford qui offre un cadre de vie idéal au milieu des palmiers californiens, possède une équipe de basketball en Division I NCAA et aussi l’une des facs les plus réputées du monde sur le plan académique. Les débouchées espérées ? La NBA ou la NASA. Pas mal comme quête secondaire.

L’été, Maxime ne rate pas un rendez-vous en bleu. En 2023, il fait partie des leaders du groupe sacré champion d’Europe U20. En 2024, Vincent Collet l’appelle comme sparring-partner avant les Jeux olympiques de Paris. Une expérience marquante qui lui fait franchir un nouveau pallier. À son retour aux États-Unis, il devient la pierre angulaire de l’équipe du Cardinal. Maxime Raynaud termine leader NCAA au nombre de double-doubles et mène Stanford à son meilleur bilan depuis près de 10 ans (21-14). Stanford déjoue tous les pronostics et échoue tout proche d’une qualification en March Madness, malgré l’intégration de la ACC Conférence, l’une des plus relevées du pays.

Cette fois, c’est le grand saut et il n’y a pas de retour en arrière possible. Son diplôme en poche, Maxime Raynaud peut partir conquérir la NBA.

Ses points forts

  • Gros rebondeur
  • Des bonnes mains et un shoot extérieur déjà fiable
  • Un vrai compétiteur et une âme de leader
  • NBA-ready

Qu’il soit dans un bon ou dans un mauvais jour, Maxime Raynaud garantira son lot de rebonds à la franchise qui aura décidé de lui faire confiance. Vrai seven-footer (il a été mesuré à 2,14 m sans chaussures au Draft Combine), il sait où se placer pour aspirer les ballons sous le panier. On parle d’une machine à double-double qui a dominé la NCAA dans cette catégorie statistique avec 25 “10-10” enregistrés en 35 matchs cette saison. Quand on associe la taille et le QI basket, ça donne un rebondeur élite (9è du pays la saison dernière, 10,1 prises de moyenne par match sur ses deux dernières années à Stanford). Pour peu que son équipe soit efficace en transition, cela peut donner des paniers faciles grâce à sa capacité à se tourner rapidement vers l’avant et à délivrer de bonnes passes à ses extérieurs en contre-attaque.

C’est d’ailleurs de l’autre côté du terrain que Raynaud a le plus de qualités à faire valoir pour draguer les scouts NBA. Malgré les prises à deux systématiques lors de sa saison senior, il a tourné à plus de 20 points de moyenne grâce à sa polyvalence offensive. Au poste, il a des petits moves soyeux. Son hook est dévastateur et il commence à le maîtriser aussi avec la main gauche. Associé au bon meneur, il peut faire de gros dégâts sur pick-and-roll avec des écrans bien solides associées à une bonne lecture des défenseurs et la capacité à monter la tête dans le cercle pour finir au dunk.

Là où son profil devient intéressant, c’est qu’il peut aussi s’écarter derrière l’arc avec une adresse satisfaisante. Lors de sa dernière saison NCAA, il tournait à 34,7% de loin pour 5,5 tentatives de moyenne par match dans toutes les positions imaginables. Son shoot part haut et est, de fait, difficile à contrer et il peut aussi bien déclencher en sortie de dribble que sur catch-and-shoot ou en pick-and-pop. En 2024-25, Kyle Smith l’a beaucoup utilisé balle en main. Le pivot est un ball-handler doué pour sa taille et capable de se créer son propre tir. Maxime Raynaud a un bag offensif complet et s’adaptera parfaitement à sa future équipe pour offrir du spacing. Avec ses bonnes intuitions à la passe, il a un panel de skills très varié en attaque. Ses performances individuelles le placent d’ailleurs dans un club VIP cette saison.

La stat qui tue :

Depuis 2002-03, ils ne sont que 3 joueurs à avoir tourné en 20/10 avec plus de 50 tirs primés sur une saison au sein d’une power conference : Carmelo Anthony, Kevin Durant et Maxime Raynaud. 🔥 https://t.co/pm9MvH2RNF

— Benoît TrashTalk (@We_Want_Tacos) March 11, 2025

Peu importe la discipline, Maxime Raynaud est un compétiteur né. Plutôt que de choisir entre les études ou le sport de haut niveau, il trouvé le moyen de poursuivre dans les deux voies en rejoignant Stanford pendant quatre ans. L’illustration parfaite de son caractère et de sa volonté de s’améliorer en tant que sportif et en tant que personne. On a pu le voir dans un rôle de leader au sein de l’équipe du Cardinal cette année avec beaucoup de succès. Son usage percentage a explosé pour atteindre 31,5% lors de son année senior et cela s’est concrétisé par une saison à 60% de victoires et une sélection dans la All-ACC First Team aux côtés de Cooper Flagg. En équipe de France, il est aussi habitué à jouer les premiers rôles chez les Bleuets et on l’a même vu montrer de la voix lors du scrimmage du Draft Combine pour motiver ses coéquipiers et distiller des consignes défensives. Un leader dans l’âme qui n’est pas le dernier en matière de trashtalking et qui ne cache pas ses émotions sur le terrain. Des qualités humaines qui pourraient l’aider à faire une longue carrière en NBA.

Maxime Raynaud a impressionné les scouts lors de son 1er scrimmage au Draft Combine 💪🇫🇷

🔹20 points
🔹7/12 au tir
🔹2/5 de loin
🔹4/4 LF
🔹9 rebonds
🔹3 assists
🔹24 minutes

Une bonne attitude, du jeu au poste et du playmaking. Sa cote va grimper 📈
pic.twitter.com/yrWc4kILSb

— Benoît TrashTalk (@We_Want_Tacos) May 15, 2025

À 22 ans, Maxime Raynaud est l’un des prospects les plus âgés de la cuvée 2025. Il souhaitait aller au bout de son cursus universitaire pour valider son diplôme et a montré des progrès chaque année à Stanford. Cette montée en puissance couplée à ses bons résultats en sélection jeune et à son statut de sparring-partner de l’équipe de France l’été dernier sont autant de signes qui rassurent les scouts sur sa capacité à avoir un impact immédiat dès son arrivée en NBA. Pour ne rien gâcher, il a montré lors de ses nombreuses interviews un anglais impeccable alors que la barrière de la langue peut parfois freiner les américains à faire confiance à un Européen. Contrairement à des profils recrutés au potentiel, Maxime Raynaud c’est l’assurance d’avoir un back-up center productif en attaque et en défense pour une équipe dont le projet est déjà avancé et qui ne peut pas trop se permettre d’accompagner le développement d’un jeune joueur.

Ses points faibles

  • Son âge
  • Un peu timide sur les contacts
  • Un mid-range à développer

Ce qui est un avantage peut aussi être perçu comme un défaut par certains recruteurs. Avec ses 22 printemps, le plafond de Maxime Raynaud est certainement moins haut que d’autres prospects à son poste qui ne sont, à l’inverse, pas aussi NBA-ready que lui. Le Français a déjà montré une bonne partie de son potentiel durant ses quatre années universitaires et la franchise qui le sélectionnera sait donc ce qu’elle va obtenir. À l’inverse, Khaman Maluach et Joan Beringer (18 ans) ou Thomas Sorber et  Asa Newell (19 ans) n’ont pas encore fini de grandir et on peut éventuellement s’attendre à un upside plus haut que Raynaud dans 5 ans. À noter tout de même que les intérieurs ont généralement besoin de plus de temps pour se développer et les franchises pourraient apprécier le fait de ne pas devoir mettre leur projet en pause en faisant appel à un pivot déjà aguerri.

Maxime Raynaud reste encore un peu tendre dans les contacts proches du panier, notamment contre les (rares) bestiaux qui lui rendent quelques centimètres. Ses skills balle en main lui permettent de scorer dos au panier ou en floater mais on a envie de le voir s’imposer davantage dans la peinture face aux big men adverses et provoquer plus de lancers-francs (3,7 lancers de moyenne toutes les 40 minutes de jeu lors de ses 4 ans en NCAA). Physiquement, il s’est déjà bien étoffé (il a pris 15 kilos depuis son arrivée aux États-Unis en 2021) et devrait prendre encore un peu de masse à son arrivée en NBA. Il ne manque pas grand-chose pour devenir une présence crainte dans la raquette, que ce soit en attaque ou en défense. Le Parisien est plutôt mobile pour sa taille et a posé quelques jolis posters cette saison, il ne reste qu’à travailler cette gestion du contact pour devenir un buffle difficile à bouger lorsqu’il a décidé de s’approprier la peinture. Raynaud a montré sa capacité à contrer en fin de saison mais on en demande, là aussi, encore plus pour un géant de 2,16 mètres.

Aussi bien capable de stretch derrière l’arc que de sanctionner au poste bas, Maxime doit également travailler sur son tir mid-range pour devenir une menace partout dans la moitié de terrain adverse. On a eu quelques exemples de son turnaround jumpshot mais il ne prend que très rarement sa chance en pull-up à 4 ou 5 mètres. Ce n’est pas à un diplômé de Stanford qu’on va l’apprendre, ce sont pas les meilleurs tirs à prendre au niveau analytics mais il doit pouvoir punir les défenses qui lui laissent un peu trop d’espace dans cette zone pour devenir encore plus complet offensivement.

Ce qui va faire la différence

  • Régularité en défense

Souvent pointé du doigt pour ses lacunes défensives, Maxime Raynaud a beaucoup progressé dans ce domaine durant sa dernière saison à Stanford et les scouts ont encore pu s’en rendre compte lors du NBA Draft Combine à Chicago au mois de mai. Pendant longtemps, ses coachs ont souhaité l’utiliser en wall up pour simplement profiter de son envergure et faire rempart sans essayer de contrer les tirs. Conscient de cet axe de progression, il a travaillé spécifiquement avec le coach James Reid cet hiver pour devenir plus impactant en défense. Les effets ne se sont pas faits attendre avec 2,7 contres de moyenne sur ses 7 derniers matchs universitaires et même 9 blocks cumulés lors de ses deux dernières apparitions sous le maillot de Stanford. Au printemps, on l’a vu défendre sur des guards et faire valoir sa mobilité latérale lors du ACC Tournament avec des interceptions qui ont abouti à des points faciles en transition.

Maxime Raynaud et Stanford sont parfaitement rentrés dans le tournoi NIT ! 🌲🇫🇷

🔹22 points
🔹7/17 au tir
🔹11 rebonds
🔹5 contres

Le Français est devenu le 10è meilleur scoreur all-time de son école et détient le record de rebonds sur une saison. 💪pic.twitter.com/x57gWpPadZ

— Benoît TrashTalk (@We_Want_Tacos) March 19, 2025

Projection NBA

À peine cité dans les premières mock draft de la saison, il a grimpé dans les projections au rythme de ses grosses performances avec Stanford. À tel point qu’aujourd’hui, la plupart des spécialistes lui promettent d’être appelé par Adam Silver au premier tour pour jouer les back-ups center d’une équipe ambitieuse.

Parmi les destinations possibles pour le géant, quelques noms se dégagent. Avec ses quatre choix au premier tour dont les picks 26 et 27, les Brooklyn Nets pourraient tenter le coup, à moins que ce ne soit pour le trader dans la foulée chez une équipe plus intéressée étant donné qu’il ne devrait pas y avoir quatre rookies dans le roster des Nets à la reprise. Les Wolves semblent aussi apprécier le profil du Parisien, surtout si Naz Reid et/ou Julius Randle venaient à quitter le Minnesota à l’intersaison. Néanmoins, les loups devront peut-être trade-up de quelques places pour récupérer Maxime Raynaud en fin de premier tour.

À l’inverse, une réunion de Victor Wembanyama et son ancien coéquipier à Nanterre et en équipe de France U16 fait saliver pas mal de fans français. San Antonio pourrait faire descendre son pick #14 pour tenter de recréer une raquette 100% francilienne. Ici, c’est le fit avec le jeu up-tempo des Pacers (choix #23) qui nous convainc le plus même si Indiana a d’autres préoccupations que la Draft actuellement.

Maxime Raynaud s’entraîne avec Victor Wembanyama sous les ordres de Coach Tim Martin à Dallas 💪

J-3️⃣6️⃣ avant la Draft NBA 2025

📸 @Agence_Comsport pic.twitter.com/oh8gjA15BJ

— Benoît TrashTalk (@We_Want_Tacos) May 20, 2025

  • ESPN l’annonce en 24è position (Oklahoma City Thunder).
  • Bleacher Report l’annonce en 22è position (Atlanta Hawks).
  • The Athletic l’annonce en 42è position (Sacramento Kings).
  • The Ringer l’annonce en 31è position (Minnesota Timberwolves).
  • Yahoo! Sports l’annonce en 23è position (Indiana Pacers).
  • CBS Sports l’annonce en 26è position (Brooklyn Nets).
  • NBADraft.net l’annonce en 31è position (Minnesota Timberwolves).

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