Sam Presti, l’architecte derrière l’éclatant succès du Thunder !
Le 23 juin 2025 à 05:53 par Nicolas Vrignaud

C’est officiel : le Thunder est champion NBA ! Le premier titre d’une franchise jeune, qui a connu le succès par le passé mais jamais touché le bonheur ultime du Larry O’Brien. C’est désormais le cas, et au-delà des joueurs, le cachet de ce magnifique accomplissement revient à Sam Presti, un homme qui a su, au fil des années, assembler une équipe de tueurs, entre jeunesse, fougue et expérience.
Sam Presti doit, à l’heure qu’il est, nager dans un bonheur qui – quoi qu’il arrive – sera gravé à jamais. Le genre d’émotion qui s’emmène, le plus tard possible comme dirait le regretté Thierry Roland, dans la tombe. Et pour le manager général du Thunder, d’habitude si sérieux, avare de sourire quand les caméras se braquent sur lui durant les matchs de son équipe, ce titre NBA est une réussite personnelle. Attention, non pas qu’il ait dépensé son argent pour faire venir et payer les joueurs de cette équipe titrée, mais l’agencement de l’effectif est son fait.
Bravo à Sam Presti, l’architecte de cette formidable équipe.
La reconstruction du Oklahoma City Thunder depuis 2019 et les départs de Russell Westbrook et Paul George est un modèle absolu, une réussite totale.
Ce titre NBA, c’est en immense partie le sien ! 👏👏👏 pic.twitter.com/DfhgtGJhXi
— TrashTalk (@TrashTalk_fr) June 23, 2025
Un travail que l’on se doit de récompenser, alors qu’à Indianapolis, l’ensemble de l’organisation du Thunder est ivre de bonheur. Sam Presti, c’est un homme qui fait ses classes chez les Spurs, après avoir été recruté en tant que stagiaire par la franchise. Premier gros fait d’armes ? Le recrutement de Tony Parker en 2001, processus durant lequel il a largement contribué.
Au total, sept saisons passées à San Antonio, à apprendre auprès de Gregg Popovich, dans un environnement de travail qui sait comment gagner, et qui gagne. Quand il débarque chez les Sonics, en 2007, son premier grand chantier est la Draft. Kevin Durant est récupéré, disons que ça a marché. En 2008, c’est Russell Westbrook qui rejoint la troupe, juste avant le déménagement à Oklahoma City, où James Harden est arrivé. Voilà pour le bref résumé.
Sam Presti, c’est donc la construction d’un premier gros roster, celui qui a chuté en 2012 face aux Tres Amigos du Heat. Une première tentative, si près, si loin. L’aventure se poursuit jusqu’en 2016 avec le coeur Durant – Westbrook. C’est à l’explosion de ce duo, en juillet 2016, que le projet d’après commence.
All 3 greats from the OKC BIG3 are now one of the top 20 scorers in NBA history!
James Harden (11)
Kevin Durant (8)
Russell Westbrook (20)
Russ is also 9th in assists and Harden is 13. pic.twitter.com/UJrGlOqXeZ
— Ballislife.com (@Ballislife) March 25, 2025
S’il serait un poil usurpé de dire que Presti avait la vision du groupe 2025 dès cette période, c’est en tout cas là qu’il a posé les bases qui permettront plus tard la construction de l’équipe titrée cette nuit. Via le recrutement de Paul George, à l’été 2017. Un élément qui amènera plus tard Shai Gilgeous-Alexander et le choix n°12 de la Draft 2022. Qui c’est que c’est, ce choix là ? Bah Jalen Williams l’ami, ouais ça envoie du steak.
Et on parle là d’un transfert, mais Sam Presti n’est pas un homme qui réfléchit et agit à coup de transferts secs. Sam Presti est un homme qui voit loin, et qui sent probablement dès la fin de la décennie que les règles de la NBA en matière de finances et de salaires ne continueront pas à laisser autant de largeur aux franchises qui peuvent dépenser. Il fait aussi ce qu’il avait fait chez les Spurs : flairer les bonnes recrues (coucou Luguentz Dort, non-drafté en 2019).
Au-delà du concept même de dépense, Presti est conscient d’une chose : Oklahoma City n’aura jamais la puissance médiatique et économique des Warriors, des Lakers, du Heat, des Knicks. Et donc pas la puissance d’attrait de superstars. Plutôt que de végéter et de se morfondre, le GM y voit l’opportunité de changer de système. Au début des années 2010, le Thunder l’a fait : former des stars qui ont ébloui le monde du basket de leur talent. Ce uniquement via la Draft.
Ce système va non seulement être ré-utilisé, mais dans des proportions qui dépassent tout ce que la NBA a pu connaître. Une accumulation de choix de Draft sans précédent, étalés sur près d’une décennie. Pour s’assurer que même si les potentielles stars formées à la maison ne restent pas et cèdent aux sirènes des grandes villes, la franchise sera armée pour les remplacer avec d’autres profils similaires.
Thunder’s picks from now til 2031:
2025: 2 firsts, 1 second
2026: 3 firsts, 1 second
2027: 2 firsts, 2 seconds
2028: 1 first, 3 seconds
2029: 2 firsts, 5 seconds
2030: 1 first, 4 seconds
2031: 1 first, 1 second
Best picks:
28 DAL 1st swap
26 PHI and UTA 1sts (protected)
27 LAC… pic.twitter.com/5VIjsSnaYD
— 𝑪𝒐𝒏𝒆 🌩 (@Three_Cone) May 30, 2025
Une tactique pleinement payante, car vertueuse : les choix de Draft sont utilisés pour récupérer des bons jeunes, qui donnent des joueurs prometteurs. Joueurs prometteurs ensuite transférés pour finir de compléter le roster avec les profils manquants, ceux qui ont l’expérience du titre (salut Alex Caruso).
Et, comble du bonheur, le nouveau CBA déployé par la NBA en 2023 met un point d’honneur à limiter les dépenses des équipes en pénalisant très fortement les gros payeurs. Comment contrer ces nouvelles règles ? En construisant avec des contrats raisonnables… comme des contrats rookie. Tiens donc ! C’est exactement comme ça que fonctionne le Thunder : Jalen Williams en contrat rookie, Chet Holmgren en contrat rookie. Voilà, Presti est un génie.
Quand ces gars partiront (s’ils partent), Sam demandera des choix de Draft. Pour assurer la suite. Et qu’on ne s’y trompe pas, si Sean Marks (Nets) semble se diriger vers une stratégie similaire, c’est parce que Presti a prouvé que ça marchait, de la plus prestigieuse des manières. Ce titre est un triomphe collectif, et le collectif n’oubliera pas comment il s’est retrouvé là. Grâce au meilleur management de la ligue !
Sources : ESPN, Spotrac