Damian Lillard : sa carrière aux Blazers en huit moments
Le 18 juil. 2025 à 13:07 par Timéo Gomes

Le basketball est un business, mais également le théâtre d’histoires parfois belles à en pleurer. Hier, c’est Damian Lillard qui a donné le sourire à toute la planète basket en annonçant son retour dans l’Oregon après une petite escapade de deux ans chez les Bucks. L’occasion parfaite pour revenir sur les pages les plus marquantes de son histoire avec les Blazers, en attendant qu’il en écrive de nouvelles.
Devenir le ROY de Portland (2013)
Pour qu’une histoire soit marquante, il lui faut un bon début et une belle fin. La dernière reste encore à écrire mais pour ce qui est du commencement, Damian Lillard aurait difficilement pu mieux commencer son aventure dans l’Oregon. Choisi “seulement” en sixième position dans une Draft 2012 bien remplie avec des noms comme celui d’Anthony Davis, Bradley Beal… ou Michael Kidd-Gilchrist, c’est pourtant bien Dame Dolla qui a tiré son épingle du jeu en premier avec une grosse première saison à 19 points et 6,5 passes décisives de moyenne.
Il ne fait alors aucun doute sur l’identité du Rookie de l’Année puisque Lillard sera même élu de manière unanime par les votants. Une récompense bien méritée qui deviendra plus tard une petite malédiction tant ce ROY est resté longtemps seul dans l’armoire à trophées du numéro 0, mais peu importe. À l’époque, Damian Lillard avait très vite fait comprendre que Portland était SA maison.
“It’s about Dame Time” (Playoffs 2014 vs Rockets)
Seulement un an plus tard et voilà les Blazers en Playoffs. Problème, Rip City n’a plus passé un tour depuis l’an 2000, et avec les Fusées de James Harden et Dwight Howard en face, quatrièmes de Conférence cette année là, pas sûr que la malédiction soit brisée de sitôt.
Pourtant après cinq matchs, ce sont bien les Blazers qui pointent en tête avec en plus de cela, le match 6 à la maison. 98-96 pour Houston avec 0.9 secondes à jouer, on se dit alors qu’il faudra un Game 7 pour départager les deux équipes. Geoff Clark, coach de Portland dessine un système un peu désespéré au vu des circonstances, système que Damian Lillard fait exploser en venant réclamer la balle très rapidement sur la remise en jeu. Prière de 9 mètres… FICELLE !
Lillard vient de faire remporter aux Blazers leur première série de Playoffs en 14 ans, et il n’est encore qu’un sophomore à ce moment là. Le “Dame Time” était né !
Ce n’est qu’un au revoir (Playoffs 2019 vs Thunder)
Gros saut dans le temps de cinq ans, mais vous allez voir que le bonhomme n’a pas changé. Toujours au premier tour de Playoffs mais face au Thunder de Westbrook et Paul George cette fois. Une série durant laquelle les esprits vont pas mal s’échauffer, surtout entre les deux meneurs au numéro 0, jusqu’à ce que celui vêtu d’un maillot blanc et rouge vienne clore le débat.
3-1 pour les Blazers dans la série, Game 5, égalité à 115-115 avec 10 secondes à jouer. Paul George vient de manquer un potentiel game winner, pendant que Lillard lui, est sur un nuage complet puisqu’il est déjà à 47 puntos dans la rencontre. Pourtant, Dolla ne s’affole pas, mais alors pas du tout. Il laisse filer le chrono sans se montrer menaçant avant d’envoyer un side-step depuis le parking du Moda Center… FI-CE-LLE !
Le petit signe d’au revoir au Thunder qui va bien, le seum de Paul George en conférence de presse qui dit que c’était un “mauvais tir”. Peut-être, mais Dame est capable de les planter, et c’est tout l’Oklahoma qui en a fait les frais.
Quand l’Horloger a rendu hommage au Mamba (2020 vs Lakers)
Contexte plus lourd pour ce quatrième chapitre. On vous remet dans le contexte, le 26 janvier 2020, Kobe Bryant perd la vie dans un tragique accident d’hélicoptère. Toute la planète basket est sous le choc, les hommages se multiplient jour après jour, Los Angeles, et plus précisément les Lakers sont particulièrement touchés évidemment, et la Grande Ligue va même repousser leur premier match après l’accident pour que l’organisation Purple & Gold puisse faire son deuil plus calmement.
Un match qui aura lieu le 31 janvier face aux Blazers, dans un Staples Center qui pleure encore la perte de sa légende. Le résultat est anecdotique, tant le contexte est particulier pour les Angelinos et l’émotion encore très forte. En revanche, le monde retiendra la performance XXL de Damian Lillard dans cette rencontre. Un quasi triple double à 48 points, une perf remplie de Mamba Mentality, peut-être que c’est ça le plus bel hommage qu’on puisse rendre à Kobe.
Le 31 janvier 2020, Dame nous livrait une Masterclass face aux Lakers pour le match en l’hommage de Kobe Bryant…
48 points
9 rebonds
10 assists
« S’il y a bien une chose que nous avons en commun avec Kobe, c’est l’amour de ce jeu. »🙏❤️pic.twitter.com/QD6shXQW0P
— Dame Time🇫🇷 (@LillardNationFR) October 7, 2022
Rentrer dans sa Bulle (2020, reprise de la saison dans la bulle d’Orlando)
Ah la Bulle de 2020 ! Les Suns en 8-0, T.J. Warren qui devient Kevin Durant, les vlogs de Javale McGee, mais aussi le prime de Damian Lillard. 33/4/8 de moyenne à 47% au tir et 42% de loin, un bilan de 6-2 sur les 8 matchs de saison régulière, des perfs de grand maboule à 51 puis 61 pions. Le bonhomme était tellement fort, que les analystes commençaient à dire que ces Blazers, huitièmes de Conférence, avaient un coup à jouer contre les Lakers leaders de la ligue (et futur champion).
Bon, malheureusement pour Dame Dolla, LeBron James et Anthony Davis se montreront en fait bien trop forts et vaincront Portland 4-1, mais les perfs du Blazer resteront à jamais dans les mémoires. Aujourd’hui et certainement à jamais, bulle rime avec Damian Lillard.
Bubble Damian Lillard might have been the greatest show we’ve ever witnessed pic.twitter.com/1yRqyiCHzY
— Blazers Palace (@blazers_palace) August 28, 2024
Le loser magnifique (Playoffs 2021 vs Nuggets)
Quand on parle des plus grands matchs de l’histoire des Playoffs, on en vient souvent à citer des noms comme Michael Jordan pour ses 63 points face à Boston, LeBron James et son match 6 lui aussi face à Boston, mais si on vous disait que Damian Lillard avait sa place à leurs côtés ?
Encore un premier tour de PO, face aux Nuggets cette fois. 2-2 dans la série avant le match 5 qui rentrera dans la légende. Le meneur de Portland était tout simplement injouable ce soir-là avec 55 points à 71% au tir (!) dont 12 sur 17 derrière l’arc !!! Le tout avec seulement 10 lancers francs tentés, du grand n’importe quoi.
Et alors quand le money-time est arrivé, bonjour la mixtape. Une bombinette pour envoyer en overtime, deux autres pour arracher la deuxième prolongation, toutes plus difficiles les unes que les autres. Dame était tellement sur une autre planète, que lorsqu’il a loupé un tir, on a vu son adversaire Austin Rivers joindre ses mains en regardant vers le ciel, comme pour remercier les Dieux du basket d’avoir stoppé cette folie furieuse.
Malheureusement, comme pour les 63 points de JoJo, on retiendra également que les Blazers ont perdu ce match, la faute à la maladresse de Robert Covington et un pied en touche de CJ McCollum. Mais on vous laisse profiter de ces highlights quand même, du jamais vu tout simplement.
S’inscrire dans la Grande Histoire (2022 vs Thunder, dépasse Clyde Drexler au scoring chez les Blazers)
Avec tous ces moments, difficile de ne pas comprendre pourquoi l’attachement entre la Blazers Nation et leur numéro 0 est aussi puissant, mais un petit tampon historique histoire “d’officialiser” tout ça, ça ne fait jamais de mal.
Le 20 décembre 2022 dans un match contre le Thunder, Damian Lillard est devenu le meilleur marqueur de l’histoire de la franchise en dépassant Clyde Drexler. 18 041 points qui sont par la suite devenus 19 376, et qui vont encore pouvoir augmenter avec le retour du prince de l’Oregon sur ses terres.
71, tout simplement (2023 vs Rockets)
Dernier arrêt de notre périple au sein de cette romance entre Portland et Lillard, on finit avec une des plus grandes performances au scoring de l’histoire de la Grande Ligue, rien que ça. Le 27 février 2023, dans ce qui était jusque cette nuit sa dernière saison dans l’Oregon, Portland affrontait les Rockets new look d’Alperen Sengun. Bon, autant vous dire que Dame Dolla a fait des Fusées son tapis d’entrée.
71 points, je répète… 71 POINTS ! Ce que produit le Magic d’Orlando sur un match entier (oups), lui l’a fait en solo. Et en étant efficace en plus : 22 sur 38 au tir, 13 sur 22 à 3 points, “seulement” 39 minutes jouées. Rien à redire en fait, une boucherie sans nom, qui devient la 9ème performance la plus prolifique au scoring de l’histoire NBA.
Damian Lillard et les Blazers, c’est tout ça et bien plus encore. Un livre que l’on pensait définitivement clos quand le numéro 0 s’en est allé dans le Wisconsin, mais dont on aura finalement une conclusion plus satisfaisante sur les prochaines saisons. On a beau aimer le sport pour ce qu’il est intrinsèquement, une performance, peut-être que ce sont les histoires qu’il raconte qui lui donne la meilleure des saveurs.