Parce que le basketball est aussi une affaire de belles histoires
Le 18 juil. 2025 à 00:55 par Nicolas Vrignaud

Fruits d’une éphémère réflexion pendant une chaude soirée de juillet, suscitée suite à l’annonce du retour de Damian Lillard à Portland, les mots qui vont suivre n’ont pas vocation à établir quelconque vérité. Juste à discuter, parce que peut-être qu’au fond, et contrairement à ce que le sens commun voudrait, la balle orange juge autant les hommes que leurs histoires.
Allons-nous monter sur nos grands chevaux à coup d’expressions mielleuses et autres trop belles – et plates – formules pour saluer le geste de Damian Lillard, qui, ce jeudi 17 juillet en fin de soirée, a choisi de retourner chez les siens, à Portland ? Non, sans doute pas.
Qu’est-ce que l’on aime, finalement, quand on regarde du basket ? On aime vraisemblablement des joueurs, des actions, du surréalisme. Le spectacle, le dépassement de soi, l’alchimie, la volonté. Et on aime aussi, certainement, les histoires. Voir des hommes, des femmes s’élever au-dessus du commun, sublimer leur art au point de devenir des légendes vivantes.
Aujourd’hui, la meilleure manière de sublimer et de rendre ces histoires immortelles est peut-être de les graver dans le marbre, de les lier à des récompenses matérielles. C’est en tout cas, pour le sport, ce que l’époque semble avoir dicté comme standard de réussite.
Est-ce là une vérité qu’on ne pourrait contredire ?
C’est un débat difficile. Et si vous êtes encore ici, c’est pour continuer cette discussion qui ne prétend pas apporter quoi que ce soit de scientifique. Ce n’est pas tant le journaliste que l’amoureux de balle orange qui s’exprime ici.
Damian Lillard a simplement “ravivé” quelque chose, en choisissant de retourner chez les Blazers. Quelque chose que le basket avait peut-être laissé un peu au fond de son sac, au fur et à mesure des années, des montants, de la méthode toujours plus expéditive de consommation du contenu par une grande partie des amateurs de ce sport.
Cette chose, c’est le romantisme. C’est un peu con, sans doute mielleux – merde, on a pas tenu le pari, tant pis.
Damian Lillard, avec cette décision, n’est pas un précurseur, ni même un révolutionnaire. Il rappelle juste qu’on peut marquer les esprits, rendre des gens heureux… en rendant grâce à son propre récit.
Car une histoire ne s’écrit que très rarement pour soi-même. La plupart du temps, une histoire est faite pour être partagée. Damian Lillard ne s’est pas égaré en partant à Milwaukee, il a sans doute choisi de faire confiance au scénario “commun” de l’écriture des grandes histoires. Une grande histoire n’est peut-être pas nécessairement en tous points une belle histoire, celle de Kevin Durant en NBA pourrait le confirmer.
Damian ne sera sans doute pas titré, à la fin de sa carrière, ne nous leurrons pas. Il sera pourtant celui qui a choisi de se faire honneur, de faire honneur à ses fans, de verser dans la “belle” histoire. Celle qui ne sera pas matériellement immortelle, mais celle dont on se souviendra en ayant cet heureux mélange de satisfaction et de respect.