Mais pourquoi personne ne veut de Russell Westbrook ?

Le 29 sept. 2025 à 13:56 par Robin Wolff

Russell Westbrook Nuggets 1 mai 2025
Source image : YouTube

Près de trois mois après l’ouverture de la Free Agency 2025, Russell Westbrook n’a toujours pas trouvé de point de chute. Le meneur de jeu ne participera pas à un Media Day pour la première fois depuis son arrivée dans la Grande Ligue. Alors difficile de ne pas s’interroger : pourquoi le MVP 2017 ne séduit plus les General Managers ?

Russell Westbrook est un des joueurs les plus marquants de sa génération en NBA. Un monstre physique et charismatique qui a séduit des millions de fans et s’est hissé au plus haut niveau. Neuf fois All-Star, neuf fois All-NBA et même MVP de la Ligue en 2017, il fait sans doute partie des dix meilleurs joueurs de la décennie 2010 dans la Grande Ligue.

Et même en vieillissant et en perdant (un petit peu) de ses qualités athlétiques, le meneur de jeu a su rester impactant. Lors de ses deux dernières saisons, aux Clippers puis aux Nuggets, il a terminé dans le top 7 de la course au sixième homme de l’année, le tout avec des contrats à moins de 10 millions de dollars annuels ; un excellent rapport qualité/prix. Alors au premier abord, difficile de comprendre comment aucune équipe n’a pu tenter de le récupérer dans son effectif cet été, mais malheureusement, tout son dossier n’est pas si rose.

Un role player tout sauf moderne

Pour comprendre ce manque d’intérêt, il faut partir d’une affirmation. En 2025, Russell Westbrook est un role player ! Et même si c’est un résumé assez simpliste, dans la NBA actuelle, trois qualités sont attendues en priorité d’un joueur de rotation : le shoot, la défense et l’efficacité.

Le shoot a été le point faible du Brodie tout au long de sa carrière en NBA. C’est bien simple, il n’a jamais atteint les 48% au tir global malgré une efficacité spectaculaire dans les drives et n’a dépassé les 34% à 3-points qu’à une reprise, lors de sa saison MVP en 2016-17. Ces deux dernières années, malgré des tirs plus ouverts, il n’a pas su montrer d’évolution dans cet aspect du jeu, 45% au tir, 30% de loin et 67% aux lancers. Des statistiques qui le place parmi les pires joueurs extérieurs de NBA dans l’exercice.

« It may be a missed shot, but it may be a steal. Maybe a dunk »

Westbrook elaborated on embracing the experience that comes with his play on the floor 🗣️ pic.twitter.com/acyKyEzUk6

— NBA TV (@NBATV) May 4, 2025

Et il ne le compense pas par une défense élite, au contraire. Même s’il est un joueur capable de ce côté du panier, grâce à son intensité et à ses qualités de vitesse, de force et d’anticipation, il n’est pas le défenseur le plus concentré de tous. Souvent, il oublie son joueur, une rotation ou tente une interception désespérée. Et alors qu’il n’a plus autant de responsabilités en attaque, à 36 ans, il n’est pas capable de traduire cette décharge en mettant encore plus d’énergie en défense. Russell Westbrook n’est jamais le maillon faible de son équipe de ce côté du parquet, mais il en est encore moins le maillon fort.

Et si un mot a été attribué à Russ depuis sa Draft en 2008, c’est l’irrégularité. La saison dernière encore, en compagnie de Nikola Jokic et Jamal Murray aux Nuggets, c’est lui qui va chercher la première victoire de Denver en Playoffs face aux Clippers. Une fin de match magique entre gros tirs et interception décisive, mais même dans ce contexte, il a failli s’attirer toutes les critiques en gérant de manière absolument catastrophique la dernière possession du temps réglementaire.  Si sa série face à Los Angeles a été plus que satisfaisante (13,8 points et 4,8 rebonds à 43% au tir et 42% de loin), ses cinq derniers matchs face au Thunder en demi-finale de conférence ont été cataclysmiques (6,8 points et 3,2 rebonds à 26% au tir et 22% de loin). La fiabilité ne s’inscrit toujours pas dans son dictionnaire.

RUSSELL WESTBROOK FORCES THE TURNOVER!!

NUGGETS WIN GAME 1 🔥 pic.twitter.com/nWOpRyxShg

— NBA (@NBA) April 19, 2025

Un contexte peu favorable

Russell Westbrook a participé aux Playoffs lors de 14 de ses 16 saisons en NBA. Il a toujours, même en fin de carrière, fait partie d’équipes compétitives. Et même s’il a souvent été décrit comme un coéquipier idéal, un joueur comme lui dans un vestiaire, ça prend de la place. L’ancienne gloire NBA intégrée dans un effectif mené par de nouvelles stars, parfois ça marche, souvent ça casse. Le problème, c’est que même entouré de légendes comme James Harden, Kawhi Leonard, LeBron James ou encore Nikola Jokic, le Brodie n’a jamais su, depuis la saison 2015-16, retrouver ne serait-ce que les Finales de Conférence. Son bilan ne va pas dans son sens et peut rendre craintives certaines des meilleures équipes de la Ligue.

Historiquement, lorsque des anciens grands joueurs ont besoin de se relancer, ils intègrent des effectifs moins fournis et font office de grands-frères. Ils deviennent des vétérans pour des jeunes qui ne se sont pas encore révélés aux yeux du grand public. Sauf qu’en 2025, dans ces équipes-là, il n’y a pas de place. Le Jazz (dont Russell Westbrook exècre quelques fans), les Wizards, les Hornets, les Pelicans, les Nets, ou encore les Bulls, tous ont des rotations extérieures étonnamment longues.

Jazz young core:
Ace Bailey (18)
Isaiah Collier (20)
Cody Williams (20)
Kyle Filipowski (21)
Keyonte George (21)
Taylor Hendricks (21)
Walter Clayton Jr. (22)
Jaden Springer (22)
Walker Kessler (23) pic.twitter.com/cJCcGolrds

— Kato Pariña (@KatoParinaSLC) June 26, 2025

Quelles équipes pourraient le récupérer ?

Dans ce bouchon, selon Jake Fischer, ce sont les Sacramento Kings qui pourraient « sauver » le soldat Westbrook. Les seuls purs meneurs de jeu de l’effectif sont Dennis Schroder (qui n’a pas le même éclat en NBA qu’en FIBA) et Devin Carter (qui a vécu une saison rookie compliquée). Dans un effectif de joueurs talentueux, mais qui ne laissent pas unanimes, avec Zach LaVine, DeMar DeRozan et Domantas Sabonis, son ajout pourrait avoir du sens.

Sam Amico envisage aussi le Heat, les Knicks et les Bucks. Les hommes de New York semblent bien équipés sur le back-court, mais ce n’est pas le cas des deux autres effectifs pour qui la venue de Russell Westbrook serait une vraie plus-value. Reste à voir si ce profil pourrait les intéresser où s’ils attendront une autre et peut-être meilleure opportunité.

UPDATED DEPTH CHART:

PG: KPJ/
SG. GTJ / AJ Green / Gary Harris / AJax
SF: Kuz / Prince / Patty C / AJax
PF: Giannis / Bobby
C: Myles Turner / Bobby pic.twitter.com/c3ZScZwO7L

— Bucks Lead (@BucksLead) July 1, 2025

Russell Westbrook was HOOPING last season, yet he’s still a free agent

I don’t know how you can watch these highlights and not think he’s better than some of the 450 players in the NBA 🤦‍♂️

pic.twitter.com/CozBpPdbqK

— NBACentral (@TheDunkCentral) September 27, 2025

Parmi les équipes plus « faibles » de la saison prochaine qui ont de la place sur le back-court, on retrouve les Raptors et les Suns. À Toronto, Immanuel Quickley et Jamal Shead peuvent bénéficier d’un vétéran. Le souci, c’est que beaucoup de joueurs talentueux, notamment sur les ailes, prennent les places disponibles dans le roster, il faudrait s’en séparer d’un. À Phoenix, les seuls meneurs « purs » s’appellent Jordan Goodwin et Collin Gillepsie, cette phrase pourrait s’arrêter là. Alors pourquoi pas un futur dans l’Arizona a donner les ficelles du poste à Devin Booker et Jalen Green ?

Une chose est certaine, Russell Westbrook doit regretter de ne pas avoir pris sa Player Option au début de l’été. Avec cet effectif des Denver Nuggets, il jouerait le titre…


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