Les Philadelphia 76ers, la grande preview de la saison 2025-26
Le 10 oct. 2025 à 14:27 par Hisham Grégoire

La saison NBA commence le 21 octobre prochain, et qui dit début de la saison NBA dit forcément 30 previews en 30 jours. Comme chaque année, on passe au crible toutes les équipes de la Grande Ligue : marché de l’été, effectif, projections et bien sûr pronostic, bref on ne change pas une formule qui marche. Au menu aujourd’hui ? Direction la ville de l’amour fraternel : les Philadelphie 76ers.
Ce qu’il s’est passé la saison dernière
Une année en enfer. C’est comme ça qu’on peut résumer la saison 2024-25 des Sixers, une campagne qui a fait exploser le Process version 12.0. Les espoirs étaient grands, les ambitions claires, le résultat catastrophique. Et tout a commencé, encore une fois, par la santé du grand Joel Embiid.
Seulement 19 petits matchs joués pour le MVP 2023, blessé au genou dès l’hiver. Sans lui, plus de colonne vertébrale, plus d’identité, plus rien. Tyrese Maxey a bien essayé de tenir la baraque (52 matchs), Paul George a tenté en vain de justifier son contrat XXL (41 matchs), mais le tout a ressemblé à une longue traversée du désert. La défense a pris l’eau, l’attaque a ronronné, et Nick Nurse a dû bricoler avec une rotation où notre Guerschon Yabusele national a su s’imposer. Il s’agissait certainement, pour les fans français de Philly, de l’un des seuls rayons de soleil cette saison.
Mais pour donner un peu d’espoir l’an passé il y avait le rookie Jared McCain, auteur d’un super démarrage… et puis sa saison a été amputée au bout de 23 matchs, la faute à une blessure au pouce. Quentin Grimes a su également tirer son épingle du jeu. Envoyé à Philadelphie en février, l’arrière a profité du contexte chaotique pour enfin montrer ce qu’il savait faire. Titularisé une bonne partie de la fin de saison, il tourne à près de 15 points de moyenne, avec une adresse extérieure retrouvée autour des 39% à 3-points. Capable de coups de chaud (dont un match à 44 points face aux Warriors), resté constant malgré les défaites, Grimes s’est imposé comme une des rares satisfactions du côté des Sixers, même si sa défense a parfois souffert du manque de structure collective.
QUENTIN GRIMES SCORES A CAREER-HIGH 44 PTS IN THE SIXERS’ WIN 😤
🔥 20 in 1H
🔥 18 in 3Q
🔥 18-24 FGM
🔥 6-9 3PM
What a night for @qdotgrimes! 👏 pic.twitter.com/FaIn2hJE96
— NBA (@NBA) March 2, 2025
Résultat : un collectif sans cohésion, un moral dans les chaussettes et un front office obligé de lâcher la saison pour protéger un pick de draft. Philly termine 13e à 24 victoires – 58 défaites, tout en assurant un 3e choix à la Draft 2025. Youpi ?
La frustration est totale. Daryl Morey continue de parler de “vision à long terme”, mais personne ne sait trop laquelle. Le Process n’est plus un projet : c’est une légende urbaine, un running gag dont on ne rit même plus. Et quand les “highlights” de ta saison, ce sont les danses TikTok de Jared McCain ou la Loterie de la Draft, c’est qu’il y a un vrai problème.
Le marché de l’été
- Ils partent : Guerschon Yabusele, Lonnie Walker, Ricky Council IV, Jalen Hood Schifino, Jeff Dowtin, Jared Butler
- Ils prolongent : Kyle Lowry, Eric Gordon, Justin Edwards, Quentin Grimes
- Ils arrivent : VJ Edgecombe, Trendon Watford, Johni Broome, Jabari Walker (two-way contract), Dominick Barlow (two-way contract), Igor Milicic, Hunter Sallis (two-way contract)
Pas de feu d’artifice à Philadelphie, juste quelques étincelles pour rallumer une franchise en convalescence. Après une saison à 24 victoires et 58 défaites, Daryl Morey n’a pas appuyé sur le bouton rouge : il a préféré bricoler, colmater, ajuster. L’objectif : tenir debout sans repartir de zéro.
La première page tournée, c’est celle de Guerschon Yabusele. Auteur d’une belle saison dans le marasme, le Français file aux Knicks récupérer du temps de jeu et un vrai rôle chez un contender. Dans son sillage, Ricky Council IV a été coupé, puis a trouvé refuge à Brooklyn, tandis que Lonnie Walker IV prend la direction de l’Europe.
Côté continuité, Quentin Grimes reste à Philly, mais pas tout à fait comme prévu. Les négos pour une extension ont capoté, et il a finalement accepté sa qualifying offer à 8,7 millions de dollars, un “bridge deal” classique avant le grand saut l’été prochain. Kyle Lowry et Eric Gordon prolongent l’aventure pour encadrer les jeunes, pendant que Justin Edwards aura enfin une vraie fenêtre de tir dans la rotation.
Mais la lumière, la vraie, vient de la Draft 2025. Le 3e choix, VJ Edgecombe, ailier explosif et énergique, débarque pour insuffler un peu d’oxygène dans un effectif à bout de souffle. À ses côtés, Trendon Watford (2 ans, Team Option) et Johni Broome complètent la rotation, pendant que les contrats two-way de Jabari Walker, Dominick Barlow et Hunter Sallis servent de laboratoire pour tester des profils affamés.
VJ Edgecombe dazzled in his #NBASummer debut for the @sixers!
🔔 28 points
🔔 10 rebounds
🔔 4 assists
🔔 2 blocks pic.twitter.com/sqLlfmuIWA
— NBA (@NBA) July 6, 2025
Pas de blockbuster, pas de reset : juste des ajustements ciblés pour relancer la machine sans toucher au noyau dur. Les Sixers ne repartent pas de zéro, ils rejouent le coup du “si tout le monde reste en bonne santé, on peut embêter n’importe qui”. Le Process n’est pas mort, il est juste en mode survie contrôlée.
L’effectif 2025-26 des 76ers
- Meneurs : Tyrese Maxey, Kyle Lowry, Kennedy Chandler
- Arrières : VJ Edgecombe, Jared McCain, Quentin Grimes, Hunter Sallis (two-way contract)
- Ailiers : Kelly Oubre, Justin Edwards, Eric Gordon
- Ailiers-forts : Paul George, Trendon Watford, Igor Milicic, Jabari Walker (two-way contract)
- Pivots : Joel Embiid, Andre Drummond, Adem Bona, Johni Broome, Dominick Barlow (two-way contract)
En gras les starters pressentis, selon les fameuses sources proches du dossier.
Sur le papier, ce roster ressemble à un buffet à volonté : un peu de tout, pas toujours bien présenté, mais potentiellement nourrissant. Joel Embiid, Tyrese Maxey et Paul George forment toujours le noyau dur du projet. Si le trio reste sur le parquet plus de 60 matchs ensemble, Philadelphie peut encore prétendre à une place dans le top 4 à l’Est. Oui, si.
Maxey reste le moteur principal, le mec qui fait tourner les têtes et la balle. Autour de lui, Edgecombe – troisième choix de la Draft – arrive avec du jus et des jambes neuves : exactement ce qu’il manquait dans une équipe trop souvent au ralenti. Oubre Jr., prolongé par défaut mais toujours utile, garde son costume d’ailier-couteau-suisse. George, lui, est censé être le stabilisateur, l’assurance premium qui évite que tout s’écroule quand Embiid souffle.
Derrière, Kyle Lowry joue les tuteurs pour Jared McCain (blessé en début de saison, mais membre important de la rotation à l’arrière) et Justin Edwards, pendant que Eric Gordon vient offrir un peu d’adresse et beaucoup d’expérience à la second unit. On surveillera le rôle de Grimes dans son année contractuelle, lui qui est capable défendre dur et planter ses tirs du parking. Vu comment il a cartonné l’an dernier, Nick Nurse devrait pas mal compter sur lui en sortie de banc.
Sous le cercle, tonton Drummond revient pour distribuer des rebonds et des screens à l’ancienne, soutenu par deux jeunes prometteurs, Adem Bona et Johni Broome, tous deux capables d’amener de l’intensité sans (trop) réclamer de ballons.
Pas de star en plus, pas de révolution tactique, mais un effectif plus complet que l’an dernier, pensé pour résister à la casse. Tant que le genou d’Embiid tient bon, les Sixers peuvent encore rêver d’un printemps qui ne se termine pas au premier tour. Dans le cas contraire… eh bien, on connaît la chanson.
Une petite vidéo en passant ?
TTFL : les joueurs des 76ers à suivre
Tyrese Maxey, Joel Embiid (s’il tient sur deux jambes), ou la surprise VJ Edgecombe.
Si tu veux dormir tranquille la nuit, Tyrese Maxey est le pick maison. Le garçon joue la plupart du temps, court partout et aligne les points comme d’autres alignent les stories Instagram. Le scoring est là (26 points par match), les minutes solides, et quand Embiid est absent, ses chiffres TTFL explosent. Attention juste aux pourcentages au tir.
Joel Embiid, c’est tout l’inverse : le pick qui te fait rêver ou te ruine la soirée. Quand il est en tenue, c’est le carnage habituel : 35 points, 12 rebonds, 15 fautes provoquées et un bonus MVP TTFL dans la poche. Mais quand le genou décide de faire la grève, c’est DNP, et toi tu pleures sur ton banc. À sortir les soirs “national TV”, jamais sur un dimanche random à Detroit à 19h.
Et pour les chasseurs de sensations fortes, gardez un œil sur VJ Edgecombe, le rookie n°3 de la Draft. Explosif, imprévisible, et déjà capable de remplir toutes les cases de la feuille de stats. Pas encore un pick régulier bien sûr, mais une jolie cartouche à dégainer sur les soirs creux, quand tu veux tenter le hold-up de la semaine.
Bref : Maxey pour la constance, Embiid pour les amoureux du risque, Edgecombe pour le fun. Trois profils, trois façons de jouer la TTFL. Mais souviens-toi : avec Philly, tout peut basculer entre le shootaround du lundi matin et l’échauffement du soir.
Qu’attendre des 76ers cette saison ?
À Philadelphie, le scénario 2025-26 s’écrit entre l’espoir et la méfiance. D’un côté, le All-Star Tyrese Maxey arrive en pleine confiance. De l’autre, Joel Embiid reste ce géant fragile dont la santé conditionne 90 % des ambitions locales. Entre les deux, Paul George joue les équilibristes, encore capable de performances élites, mais pas à l’abri d’une nouvelle tuile musculaire.
Evidemment, le rêve, c’est celui d’un Big Three enfin synchronisé. Si Embiid tient, si George arrête les podcasts et si Maxey continue de progresser, Philly peut frapper fort. Oui, ça fait beaucoup de « si » tout ça.
L’équipe a de la taille, de l’expérience, un vrai créateur et un coach (Nick Nurse) qui a prouvé qu’il savait ajuster ses rotations. Dans ce scénario idyllique, les Sixers pourraient viser 50 victoires et retrouver leur place parmi les contenders de l’Est derrière Cleveland et New York.
Mais dans un monde un peu plus réaliste, le plan peut vite s’effriter. Les minutes d’Embiid seront comptées, George pourrait gérer son corps à la cool, et Maxey devra parfois porter la baraque seul. Si le genou du MVP 2023 dit stop ou si les automatismes peinent à venir, Philly pourrait glisser dans le ventre mou, la pire zone pour une franchise coincée entre présent incertain et futur flou.
Les rookies VJ Edgecombe et Johni Broome apporteront cependant un peu d’énergie et d’inattendu, mais ne changeront pas le destin du groupe. Le plus dur pour les fans, c’est qu’ils connaissent déjà la chanson : belle régularité, promesses, et puis… la chute au printemps.
L’objectif officiel reste la Finale de Conférence, jamais atteinte dans l’ère Embiid, mais plus personne n’ose vraiment en parler à voix haute. Parce qu’à Philly, tout dépend encore de la même équation : Embiid + santé = espoir. Mais son opposé existe également : Embiid + infirmerie = cul sec de javel.
Le pronostic du rédacteur : 43 victoires – 39 défaites.