Alexandre Sarr, un début de saison aussi réussi que prometteur

Le 13 nov. 2025 à 10:09 par Nicolas Vrignaud

Alex Sarr 27 mars 2025
Source : NBA League Pass

Depuis le début de saison, le pivot français des Wizards est dans une forme remarquable. Ses statistiques font toutes un bond en avant significatif, preuve de son importance grandissante à Washington. Plus que jamais, Alexandre Sarr semble incarner le futur de la franchise. 

25 points, 11 rebonds, 4 contres à 10/15 au tir cette nuit. Face aux Rockets, l’une des meilleures équipes de la ligue. Alexandre Sarr continue non pas d’étonner mais de confirmer qu’il est bien l’un des jeunes les plus en vue de NBA. Il est d’ailleurs, avec 18,5 points de moyenne, le meilleur sophomore (deuxième année) à égalité avec Stephon Castle. Et il ne s’agit là que d’attaque.

Statistiquement, le cap entre sa saison rookie et sa saison sophomore est pour l’instant très important. Les raisons derrière ces augmentations significatives sur le plan statistique sont multiples. La première, c’est l’engagement dans le jeu. Physiquement, le pivot tricolore est plus investi, plus projeté vers le cercle.

Exemple ? Son nombre de dunks. L’an passé, Alex Sarr est monté à l’arceau 58 fois en 67 matchs pour une moyenne de 0,865 (on est précis…) dunk par match. Cette saison, c’est 22 dunks en 12 rencontres (1,22). De quoi illustrer plutôt bien la hausse de l’engagement offensif et physique du français avec les Wizards.

Alex Sarr 25/11/4/1b vs Houston pic.twitter.com/adPdzkyTr3

— riley シ (@rileyricharrds) November 13, 2025

On observe une vraie adaptation au niveau de jeu et aux contacts NBA. Dans son volume de tir, Sarr est également plus généreux. De 12,4 tirs tentés en moyenne l’an passé, il passe à 14,7 cette saison… et est le premier joueur de son équipe dans la catégorie. Une hausse qui s’explique non seulement par les éléments présentés ci-dessus, mais aussi par les transferts de Jordan Poole et Kyle Kuzma, qui ont – il faut le dire – pas mal bouffé les balles la saison passée.

Les « évacuer » a été l’un des bons points du projet Washington : le pouvoir est aux jeunes, avec un duo Kyshawn George – Alex Sarr qui cartonne. Même Tre Jonhson – rookie – fait un bon début de saison. On reste sur notre faim avec Bilal Coulibaly, qui n’a pas pu encore vraiment se montrer en raison de sa blessure au mollet.

Pour en revenir à Sarr, on compte donc deux cartons à 31 points cette saison (face aux Sixers et aux Celtics). Le pivot français est devenu le 3e joueur le plus rapide de l’histoire à aligner 1000 points, 100 rebonds et 100 tirs à 3-points réussis (derrière Wemby et Chet Holmgren). Le 3e joueur de 20 ans (ou moins) à aligner un 30-10-5. En gros ? C’est extrêmement prometteur. Et qu’on ne s’y trompe pas : on l’a remarqué, son coach Brian Keefe aussi, qui souligne surtout sa qualité à la passe (déclaration datant du match face aux Sixers, le 29 octobre).

« On ne parle pas assez de sa qualité de passe et de sa lecture du jeu. On aime jouer en s’appuyant sur lui. On joue sur lui au poste haut, à différents endroits, et il lit ensuite le jeu. Il a un bon feeling du jeu et on va continuer à faire ça encore plus […] Ce qui m’impressionne le plus chez lui, c’est son passing et sa défense. Le scoring viendra. »

Alexandre Sarr est aussi un pivot qui distribue. Avec 3,8 passes de moyenne, il est le 3e meilleur passeur de l’équipe, et se classe à la 4e place des pivots dans la catégorie à l’échelle de la NBA cette saison. Une qualité que le joueur reconnaît aimer, notamment dans cet espace qu’est le poste haut. Un joueur qui vit avec son temps, celui dans lequel un top pivot NBA ne peut plus se contenter uniquement de défendre et de scorer, mais doit aussi participer à la distribution du jeu.

« Avoir plus la balle au poste haut, ça me permet de voir le terrain, décider, passer, de trouver l’homme ouvert. » – Alex Sarr

Maintenant, parlons brièvement défense. Avec 2,5 contres par match, Sarr est le deuxième meilleur contreur de NBA cette saison, derrière un certain Victor Wembanyama. Au rebond, il aligne 8,4 prises par rencontre, et s’il n’est pas en double-double de moyenne, il a quand même réussi a atteindre quatre fois la barre des 10 rebonds par match.

Une véritable tour de contrôle qui est l’ancre des Wizards dans le secteur défensif. S’il n’a pas l’amplitude de mouvement et la longueur d’un Victor Wembanyama, Sarr n’a pas grand chose à lui envier sur le plan de la lecture de jeu. Toujours prêt à plonger dans la raquette lorsqu’un coéquipier est battu sur le premier appui. Il joue également bien de son positionnement, qui ferme la ligne de passe vers son vis-à-vis tout en lui permettant d’être à portée pour intervenir rapidement.

Les axes de progression ? Peut-être mieux gérer les duels au poste bas. On l’a notamment vu à quelques reprises contre les Sixers, avec un Joel Embiid trop facile une fois dos au panier. Le déséquilibre physique rend plutôt logique ce constat, mais il y a potentiellement un travail a effectuer sur la gestion du premier dribble pour ne pas autoriser un move préférentiel de l’attaquant.

À titre indicatif, Victor Wembanyama a aussi montré les mêmes signes de difficulté défensive cette saison, notamment face à Alperen Sengun. Attention, le boulot dans la contestation de la passe extérieure rentre aussi en compte pour le défenseur devant Sarr.

Offensivement, il n’y a pas tant d’axes « majeurs » détectés de notre côté. Juste continuer à faire progresser linéairement l’ensemble des secteurs dans lequel Alex montre déjà de solides qualités. La place pour devenir le visage des Wizards sur les prochaines années est à portée de main, il n’y a « plus » qu’à la prendre et à la verrouiller. Ici, totale confiance.

Sources : NBA, Statmuse, ESPN


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