Ilias Kamardine, le Tyrese Haliburton version française ?

Le 14 nov. 2025 à 17:24 par Hisham Grégoire

kamardine espn 14/11/25
Source image : ESPN

Ilias Kamardine aka le Tyrese Haliburton français est arrivé dans le Mississippi avec l’étiquette du joueur déjà formé, mais ses premières sorties montrent bien plus que ça : une maturité rare, une efficacité constante et une vraie influence sur le jeu. En quelques matchs, la pépite française s’est installée tranquillement au cœur du projet d’Ole Miss. Présentation.

Né à Marseille, passé par Aubagne puis le Stade Marseillais Université Club, Ilias Kamardine a grandi dans un environnement où le basket se transmet par couches, patiemment, jusqu’à rejoindre la JDA Dijon à 15 ans. Là-bas, il apprend le métier, signe pro, puis part en Pro B à Évreux, avant de confirmer à Vichy-Clermont. Entre-temps, il devient champion d’Europe U20 en 2023, élu MVP du tournoi, et se forge la réputation d’un meneur fiable, polyvalent, qui ne fait jamais les choses à moitié. Quand Ole Miss le récupère à l’été 2025, ce n’est pas un pari sur un potentiel : c’est l’arrivée d’un joueur déjà prêt.

Et devinez quoi ? Son début de saison en NCAA reflète exactement cela.

Trois matchs, et un fil conducteur évident : précision, calme, impact. Il tourne autour des 18 points, 5 passes et une grosse efficacité au tir, tout en donnant l’impression de jouer à son rythme, sans excès. Contre Southeastern Louisiana pour ouvrir la saison, son match est propre, presque méthodique : 13 points, du contrôle, quelques interceptions. Puis vient Louisiana-Monroe, et déjà les lignes s’élargissent. 15 points, 7 passes, 3 interceptions, un match où il orchestre autant qu’il punit, où sa vision des espaces fait la différence. On observe un joueur qui ne cherche pas le geste spectaculaire, mais qui transforme chaque possession en quelque chose d’utile.

Ole Miss’s Ilias Kamardine is off to a great start in his rookie season for the Rebels.

Averaging:
18.0 PPG
2.7 RPG
5.0 APG
65.6%
53.8% from 3 on 4.3 3PA

The French native has been elite scoring at all 3-levels to begin his season, crafty, plays with an understanding and pace… pic.twitter.com/JCXWgJsjvo

— Arman Jovic (@PDTScouting) November 13, 2025

Et puis il y a Memphis. Le soir où son nom circule bien au-delà d’Oxford : 26 points, 4 rebonds et 4 passes à 11/14 au tir et 3/4 du parking, des séquences où il prend la lumière sans forcer le destin, des moments où il calme, accélère, stabilise.

En face, la légende NBA et coach de Memphis Penny Hardaway note immédiatement ce que tout le monde a vu : la maturité, la lecture, la difficulté à le contenir. Kamardine n’a rien d’un jeune joueur qui subit la vitesse NCAA. Il donne l’impression inverse : il impose la sienne. Le match devient une démonstration de ce qui fait son style : une agressivité maîtrisée, un jeu posé, une intelligence offensive qui fait glisser la rencontre du côté des Rebels.

« Je me souviens que Luka Doncic parlait de la transition entre l’Europe et ici. Il disait que la NBA était bien plus facile que les championnats européens. Et là, (Kamardine) donne l’impression que l’université est largement plus facile que l’Europe. » – Penny Hardaway

Penny Hardaway on Ilias Kamardine

“I remember Luka Dončić talking about the transition from overseas to here. He said the NBA was way easier than overseas. (Kamardine) is making it look like college is way easier than overseas. » pic.twitter.com/Jk3gWVLBTH

— Sam Hutchens (@Sam_Hutchens_) November 12, 2025

Ce qui frappe le plus dans ce début de saison, c’est ce sentiment que tout est cohérent. Kamardine ne surjoue pas, ne prend pas plus de place qu’il n’en faut mais dès qu’il est sur le terrain, la structure d’Ole Miss change. Il est capable d’organiser, de punir en transition, d’éteindre une possession adverse ou de porter le jeu quand la dynamique se tend. On retrouve des traces de son passage en Pro B, où la rigueur prime, où chaque possession se gère. On retrouve aussi la confiance d’un MVP européen qui sait exactement quelles sont ses forces.

On commence à entendre ce surnom depuis ses premières sorties : le “Tyrese Haliburton français”. La comparaison ne vient pas de nulle part. À l’image d’Haliburton, Kamardine joue avec une lecture du jeu supérieure, une gestion du tempo presque intuitive et cette capacité à faire briller les autres sans jamais perdre en efficacité personnelle. Rien de tapageur, tout dans le timing, dans le choix juste, dans l’économie de mouvements. Ce n’est pas tant une question de style visuel qu’une question de contrôle : quand il organise, l’attaque respire exactement comme quand Haliburton met la main sur un match.

 

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Et parce qu’il s’est retiré de la Draft 2024, parce qu’il a choisi de faire un détour par les États-Unis pour se montrer sur un autre terrain, ce début de saison prend une dimension supplémentaire.

Kamardine ne s’installe pas simplement : il construit une candidature solide, posée, pour remonter sur les radars des scouts. S’il poursuit avec ce niveau de régularité, il deviendra l’un de ces profils qui attirent l’attention par leur constance plutôt que par l’étincelle. C’est le genre de trajectoire qui, quelques mois plus tard, paraît évidente : celle d’un joueur qui n’est pas venu pour apprendre à jouer, mais pour montrer ce qu’il sait déjà faire.


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