Thunder 2025-26 vs Warriors 2015-16 : qui gagnerait le match ?
Le 11 déc. 2025 à 14:13 par Nicolas Vrignaud

Cette nuit, le Thunder a égalé le meilleur début de saison de l’histoire de la ligue, en signant une 24e victoire en 25 matchs. Ils rejoignent les Warriors d’il y a 10 ans, qui avaient perdu eux leur invincibilité au bout de 24 rencontres, face aux Bucks. De quoi nous faire poser cette épineuse question : qui gagnerait le match entre ces deux formations ?
Plutôt que d’écrire un scénario imaginaire de match entre ces deux équipes, ce papier à vocation à explorer nos analyses d’extraits de matchs, les statistiques, et le ressenti du rédacteur derrière cet article. Un mélange dans lequel, si la vérité implacable n’aura sans doute pas sa place, on trouvera peut-être des éléments de compréhension sur la domination exercée par ces deux effectifs hors du commun et de voir ce qu’ils vaudraient placés les uns contre les autres.
Petite introduction : qu’en disent les algorithmes ?
Avant même d’analyser les forces et les faiblesses de ces deux équipes, on a demandé à deux intelligences artificielles différentes (ChatGPT et Gemini) de nous produire une simulation de match entre les Warriors de 2015-16 et le Thunder de 2025-26. Les deux équipes sont paramétrées pour être au complet (pas de blessure). On s’est également assuré que les effectifs étaient à jour.
Le résultat ? Dans les deux simulations, les Warriors s’imposent de trois petits points (121-118 chez ChatGPT, 113-110 chez Gemini) avec les ingrédients qui ont fait leur renommée. Ces résultats sont évidemment à prendre à titre indicatif, mais l’avantage d’un algorithme de ce type est qu’il est là pour compiler des chiffres froidement. Sans aucune subjectivité.
Ceci était uniquement histoire de voir ce qu’en pensaient les algorithmes. On va ajouter maintenant notre analyse.
Le Thunder, l’efficacité du premier au douzième homme
La grande force du Thunder, c’est son effectif. Qu’on choisisse le cinq majeur comme la second unit, on parle d’une équipe qui possède l’effrayant avantage de ne jamais relâcher la pression. La pression défensive, premièrement. Quelque soit le cinq aligné par Mark Daigneault, l’intensité défensive ne baisse pratiquement jamais.
Face à des Warriors qui ont le mouvement perpétuel comme principe d’attaque majeur, notamment avec un Stephen Curry capable de courir près de 40 minutes sans interruption pour sanctionner la moindre petite ouverture à 3-points… difficile de croire que les Dubs pourraient tenir un rythme constant de scoring dans un monde où Curry est gardé de près par Luguentz Dort, puis Ajay Mitchell, puis Cason Wallace, puis Isaiah Joe, puis Shai Gilgeous-Alexander en fonction du besoin.
On ajoute également que la protection de cercle du Thunder, avec la doublette Chet Holmgren – Isaiah Hartenstein rendrait les excursions des Dubs dans la raquette particulièrement compliquées. Tout en rendant difficile également l’idée d’écarter l’intérieur de sa zone de chasse favorite, Holmgren faisant preuve d’une très grande mobilité en défense sur l’aile.
Les statistiques ne s’y trompent d’ailleurs pas : le Thunder est la première défense de la ligue en termes de points encaissés par match, et de très loin (4 points de différence avec les Rockets, deuxième). Le signe que les rotations n’ont que peu d’impact sur la qualité défensive du groupe.
Offensivement, les armes d’Oklahoma City sont aussi légion. D’un Shai diaboliquement efficace à un Jalen Williams constant, sans compter sur Chet Holmgren et le banc du Thunder capable de beaucoup de prouesses, le Thunder a de multiples manières de faire une différence.
These Shai highlights are crazy 🔥 pic.twitter.com/PzPtmu7qbo
— Daily Loud (@DailyLoud) October 14, 2025
Face aux Warriors, on noterait sans doute l’impact de Chet Holmgren. Le profil du garçon incarne sans doute tout ce que les Warriors ont fantasmé d’intérieur parfait à l’époque. Et paradoxalement, Chet concentre aussi leurs plus grandes faiblesses. Un grand capable de gérer la plupart des switchs qu’on lui propose, qui sait aussi jouer en pick and roll, avec des mains et efficace dos au panier.
À l’ère des Dubs de 2015-16, ce profil n’existe pas encore en NBA. Anthony Davis est certes capable d’aligner quelques pralines de loin, mais la référence en termes de mouvement et de polyvalence par rapport à la taille se nomme alors Kevin Durant.
Ici, on mise bien évidemment sur un Shai Gilgeous-Alexander solide, mais bien coupé du jeu par Andre Iguodala, redoutable défenseur à l’époque. La clé pour le MVP 2025 serait d’aller chercher le switch sur Klay Thompson, clairement identifié comme le point faible de la défense des Dubs, mais on va en reparler.
Les Warriors, la magie du Chef doublée de la force du nombre
Si l’on parle aujourd’hui du Thunder comme d’une équipe dense et très profonde dans la qualité de son effectif, il ne faut pas oublier que le slogan des Warriors qui ont signé le meilleur bilan de l’histoire à l’époque : Strength in Numbers, la force du nombre. On se souvient inévitablement du big three, composé de Stephen Curry, de Klay Thompson et de Draymond Green.
« We’ve got such great versatility, numbers 1-15. This slogan, #StrengthinNumbers, is something we really do live by » pic.twitter.com/ahLy5aNeGY
— Golden State Warriors (@warriors) April 19, 2016
Le groupe des Warriors a l’époque est un calvaire offensif. D’abord parce qu’il s’articule autour ce qui est très probablement le plus grand pyromane de tous les temps, mais aussi de ce qui sera probablement l’un des cinq meilleurs pyromanes de tous les temps. Stephen Curry et Klay Thompson, un degré de précision chirurgical qui ne laisse aucune marge d’erreur à la défense adverse.
Offensivement, ces Dubs sont une force qu’on ne contrôle pas. Qu’on soit le Thunder de 2025 ou les Monstars. Le seul effort que l’on puisse faire est de tenter de couper au maximum les lignes de passe vers les deux bonhommes. Curry et Thompson sont excellents en catch and shoot. Leurs appuis posés, il est déjà trop tard et il ne reste qu’à prier qu’ils soient dans un mauvais soir.
Klay Thompson 52 PTS, 4 STL, 2 BLK, 11 THREES on 88.4% TS vs Kings in 2015
37 PTS IN A QUARTER https://t.co/mNZBElCfK4 pic.twitter.com/xs5nGUpgGo
— Basketball Performances (@NBAPerformances) October 5, 2025
Cette dernière phrase peut paraître marrante ou disproportionnée, mais c’est bien ce que les joueurs eux-mêmes pensent du Chef. Derrick White expliquait « qu’il devenait parano » à force de défendre sur Curry. Et on parle du Curry de 2022, pas de celui de 2016. Ce Steph là est tout aussi chiant, mais avec de l’énergie en plus.
Dans ce système, le Thunder n’aurait pas le choix : switcher sur tous les écrans, au risque d’ouvrir un mismatch très favorable à l’un des coéquipiers de Curry. Car oui, si le jeu gravite autour de lui, il n’en est pas le seul bénéficiaire. Andre Iguodala, Draymond Green, Shaun Livingston, Harrison Barnes, Marreese Speights… autant de joueurs capables de sanctionner à des pourcentages satisfaisants de loin (plus de 35%).
Là où les Warriors sont également très forts, c’est sur l’adaptation. Sans doute plus que le Thunder. Klay est chaud ? Tous les ballons vont converger vers lui. Au tour d’Iggy de prendre feu ? Idem. Le jeu est si fluide qu’il permet de bonifier le moindre temps fort sans avoir recours à un temps mort pour s’adapter.
Défensivement, c’est un poil plus compliqué. Draymond Green est l’ancre du système défensif, pourrait particulièrement bien gérer Chet Holmgren et Isaiah Hartenstein, par exemple. Pour autant, si garder Shai Gilgeous-Alexander serait une mission jouable pour Andre Iguodala, il faudrait déployer des efforts difficilement tenables pour ne pas switcher sur les écrans.
SGA face à Curry, c’est un problème de fautes quasi-immédiat pour le Chef. SGA sur Klay, c’est deux points, avec tout le respect. Il en va de même pour Jalen Williams, d’ailleurs. La force du nombre des Warriors est réelle, mais sans doute bien en peine sur 48 minutes d’empêcher OKC de déployer son jeu à un moment où à un autre.
Et donc… qui gagnerait ce match ?
On ne peut pas vous avoir développé 1200 mots d’arguments pour dire « difficile à déterminer ». Sur un match sec, notre vote est pour les Warriors. Un Stephen Curry de feu, secondé par un Klay Thompson efficace, un Thunder déboussolé par la déferlante insolente. Cependant, sur une série de Playoffs, le Thunder actuel est selon nous suffisamment armé pour répondre tactiquement à son adversaire, des deux côtés du terrain.
Cependant, à la lueur des plusieurs heures d’extraits regardés pour que cet article soit écrit, on penche assez clairement en faveur du Thunder sur une série en 7. Et attention, c’est une phrase écrite par un amoureux absolu des Warriors de la dernière décennie.
Pourquoi le Thunder ? Tout simplement parce que le jeu d’OKC se base sur des valeurs constantes, qui ont un degré de variation faible match après match, dans la durée. L’attaque complète et polyvalente, le banc ultra profond, la défense de très haut niveau… autant de paramètres qui prendraient selon nous le dessus face à l’attaque des Warriors, plus polarisée bien que particulièrement réactive.
N’oublions pas aussi que la force actuelle du jeu du Thunder est en partie issue de ce que les Warriors ont développé il y a dix ans.
