Les Spurs de Victor Wembanyama, obstacle numéro 1 du Thunder dans sa quête de dynastie ?
Le 15 déc. 2025 à 13:58 par Nicolas Meichel

En renversant le Thunder samedi soir à Las Vegas, les Spurs n’ont pas seulement validé leur ticket pour la finale de la NBA Cup. Ils ont aussi et surtout envoyé un message : l’équipe de Victor Wembanyama est prête à concurrencer le champion en titre, en quête de dynastie.
Oklahoma City semblait tout simplement imbattable.
Avant le match face aux Spurs samedi, le Thunder possédait un bilan de 24 victoires en 25 matchs cette saison. OKC restait sur 16 succès de suite. Le champion NBA en titre affichait le meilleur net rating (différence entre efficacité offensive et défensive, +16,5 points pour 100 possessions) de l’histoire de la Ligue. Cela parlait – à juste titre – de battre le record de 73 victoires en saison régulière, appartenant aux Warriors 2016, voire même d’aller chercher les 33 succès d’affilée des mythiques Lakers 1972.
Pendant un quart temps face à San Antonio, cette domination outrageuse se traduisait une nouvelle fois sur le parquet, le Thunder prenant rapidement 12 points d’avance sans même forcer. La soirée s’annonçait longue pour les Spurs, destinés à devenir la dernière victime de la machine de guerre OKC.
Et puis, Victor Wembanyama est entré en jeu.
Victor Wembanyama, l’arme anti-OKC
+21.
C’est la stat qui était sur toutes les lèvres samedi soir. Quand Victor Wembanyama était sur le terrain, à savoir 21 minutes au total, les Spurs ont dominé le Thunder de 21 points (-19 quand Vic était sur le banc). Non seulement Wemby a dominé après douze matchs d’absence (22 points, 9 rebonds, 2 contres, décisif dans le quatrième quart-temps), mais il a surtout renversé la physionomie d’un match que les Spurs ont finalement réussi à arracher (111-109).
Pour la première fois depuis très longtemps, le Thunder a été à court de solutions, dominé, quand Victor Wembanyama était sur le terrain avec ses copains des Spurs. À croire que seul un Alien est capable de faire tomber Oklahoma City.
Défensivement, Wemby présente évidemment un challenge unique à travers sa force de dissuasion exceptionnelle, lui qui rend l’accès au cercle quasiment impossible avec ses 2m24. Plus que ça, sa présence permet à ses coéquipiers d’être plus agressifs sur le porteur de balle adverse et les lignes de passe, ces derniers sachant pertinemment que Victor peut tout nettoyer derrière eux. On appelle ça « l’effet Wembanyama ». Et cela a frappé OKC de plein fouet samedi.
« Évidemment, ils ont une très grande défense et un véritable monstre défensif qui enlève l’accès à la raquette et au cercle » a déclaré Shai Gilgeous-Alexander (Thunder). « Face à une équipe qui va fermer la raquette, il faut être capable de déplacer les protecteurs du cercle au large, dans le périmètre et dans les coins, ce genre de choses. Je ne pense pas que nous l’ayons suffisamment bien fait. »
Offensivement et au rebond, Victor a immédiatement pesé face à une équipe réputée pour sa longueur et sa force physique/athlétique. Wemby a mis une pression constante sur le Thunder, avec 12 lancers-francs tentés et 15 points dans le quatrième quart-temps. Son agressivité, malgré un mois d’absence et quelques déchets prévisibles (5 pertes de balle), a été l’une des clés de la remontée des Spurs.
« He challenges you in a way that doesn’t make any sense. »
WEMBY IS BACK… and the one-of-a-kind superstar faces off against the 24-1 Thunder with an @emirates NBA Cup championship berth at stake! 🏆
Spurs-Thunder | 9pm/et | Prime pic.twitter.com/0VOgNoxNmV
— NBA (@NBA) December 13, 2025
À seulement 21 ans, Victor Wembanyama fait déjà partie des quatre ou cinq meilleurs joueurs de la planète quand il est sur le terrain. Mais plus que ça encore, c’est un cheat code. Un cheat code dans les mains des Spurs, qui ressemble à l’arme parfaite pour faire obstacle à la domination actuelle et future d’OKC.
Pour couronner le tout, Wemby possède ce mélange de confiance / esprit de compétition nécessaire pour faire tomber un champion en titre. Avant le match contre le Thunder, il a déclaré qu’il serait « le meilleur joueur du monde » à son retour de blessure. Pendant la rencontre, Victor a trashtalké Alex Caruso, Chet Holmgren et Cie sans jamais baisser les yeux. Après la victoire, il a déclaré que « certaines personnes sont faites pour ces moments, d’autres non ».
Victor Wembanyama et les Spurs le sont.
24h après il a retourné le Thunder 😭 https://t.co/3MLwEPcsFN
— Nico TrashTalk 🏀 (@nicolasmeichel) December 14, 2025
Jeunesse rayonnante, profondeur, et ambition
Aussi exceptionnel qu’est Victor Wembanyama, challenger OKC reste avant tout un effort collectif. « Victor est la pièce la plus importante du puzzle, mais il n’est pas le puzzle entier » a parfaitement résumé son coach Mitch Johnson en marge de la victoire face au Thunder.
Le puzzle, il est aussi composé de Stephon Castle et Dylan Harper, respectivement sélectionnés en numéro 4 et numéro 2 au cours des deux dernières drafts, déjà excellents et destinés à faire de très belles choses autour de Wemby. Et puis il y a De’Aaron Fox, meneur qui rappelle à tout le monde son niveau All-Star actuellement. Il y a Devin Vassell, souvent dans les rumeurs mais crucial face au Thunder samedi et shooteur à 3-points le plus prolifique de l’équipe. Mention évidemment aussi pour le précieux vétéran Harrison Barnes, pour Luke Kornet (remplaçant très efficace de Wemby), l’energizer du banc Keldon Johnson et le sniper Julian Champagnie.
Un phénomène générationnel, de la profondeur, beaucoup de talent, une jeunesse rayonnante mais aussi de l’expérience, bref ça ressemble beaucoup au profil d’une équipe capable de concurrencer le Thunder.
First time we get Wemby/Fox/Harper/Castle together and they beat the “best team of all time”
Yeah, I’m gonna be stupid high on this team
— Gabe (@Hoops_GE) December 14, 2025
Dans la NBA version 2025, où les meilleures équipes sont celles qui possèdent une vraie identité de jeu mais aussi un effectif fourni pour pouvoir rester solide sur 48 minutes, les Spurs semblent avoir la formule gagnante. Et les récents bons résultats sans Victor Wembanyama – neuf victoires en douze matchs – montrent que San Antonio est bien plus que le Wemby Show.
Les dirigeants des Spurs croient tellement en la version actuelle de l’équipe qu’ils semblent prêts à laisser passer le train Giannis Antetokounmpo, même si le Freak demande à quitter Milwaukee. Au vu de l’ascension actuelle du groupe, et celle qui attend logiquement San Antonio dans le futur, la continuité représente un mot d’ordre dans ce coin-là du Texas. Se développer, progresser, gravir les échelons les uns après les autres, c’est la voie que veulent emprunter les Spurs version Wemby, au lieu de tout bouleverser à travers un énorme coup sur le marché des transferts. La victoire du week-end face à OKC ne peut que renforcer cette position.
« Cette victoire, elle montre qu’on est sérieux. Elle montre notre maturité. On a beaucoup de joueurs qui peuvent faire la différence chaque soir. Beaucoup de gens disaient qu’ils (le Thunder) étaient imbattables. Mais nous, on débarque à chaque match avec la même mentalité. Cela montre quel type d’équipe on est. » – Stephon Castle
Le Thunder a forgé son succès sur une défense all-time, une profondeur d’effectif exceptionnelle (avec une jeunesse rayonnante et de l’expérience), un MVP en Shai Gilgeous-Alexander et des lieutenants calibre All-Star (Jalen Williams, Chet Holmgren) récupérés à la Draft. Les Spurs semblent sur une trajectoire similaire, magnifiquement symbolisée par le résultat de samedi.
De quoi poser les bases d’une potentielle rivalité, qui pourrait bien marquer la NBA des prochaines années.
The league keeps talking about a Thunder dynasty.
The Spurs just showed they know how dynasties are built.
San Antonio handed Oklahoma City just its second loss of the season, dropping the Thunder to 24–2, and did it by leaning into the same formula that defined their past.… pic.twitter.com/SS2iJt32oC
— ClutchPoints (@ClutchPoints) December 14, 2025
Gilgeous-Alexander : « Une rivalité avec les Spurs ? Y’a des chances »
Le thème d’une rivalité Thunder – Spurs a entouré le match de samedi, surtout avec la victoire de San Antonio. Preuve du respect que les Spurs ont gagné, le MVP d’OKC Shai Gilgeous-Alexander a lui-même déclaré que l’équipe de Wemby pouvait potentiellement représenter un obstacle dans sa quête de dynastie.
« Peut-être. Oui, il y a de fortes chances (que ça se transforme en une grosse rivalité). Ils sont jeunes, vraiment bons, très talentueux et ils jouent de la bonne manière. Ils proposent un très bon basket. Clairement, c’est une possibilité. »
Au vu de l’intensité, du trashtalking, de l’enjeu et du niveau de jeu proposé par les deux équipes à Las Vegas, on a eu l’impression de voir le premier gros chapitre d’une potentielle rivalité. Personne ne peut prédire l’avenir mais peut-être que dans quelques années, quand San Antonio et Oklahoma City se battront pour la suprématie de l’Ouest, on regardera en arrière et on se rappellera de ce match comme celui où tout a véritablement commencé.
Stat symbolique : depuis l’arrivée de Victor Wembanyama en NBA il y a trois ans, et l’ascension exceptionnelle d’OKC dans le même temps, San Antonio a battu le Thunder au moins une fois chaque saison. On connaît peu d’équipes qui peuvent en dire autant. Que ce soit à cause de son historique personnel avec Chet Holmgren, ou tout simplement la volonté de taper les meilleurs, Wemby aime se frotter au Thunder. Cela tombe bien, trois autres confrontations sont prévues sur le mois à venir, dont le grand soir de Noël.
La réaction de Wembanyama sur le lancer-franc manqué de Chet Holmgren 😂😂 pic.twitter.com/5RfadiYfzE
— Prime Video Sport France (@PVSportFR) December 14, 2025
Chaque performance, chaque confrontation, et même chaque déclaration un peu piquante (notamment de Wemby, voir ici ou là) a le potentiel de faire grandir cette rivalité naissante entre San Antonio et Oklahoma City.
De plus, dans une NBA où la construction d’une équipe est soumise aux challenges des aprons, où les associations de stars montrent leurs limites et où il est de plus en plus difficile de rester parmi l’élite, les Spurs et le Thunder sont construits pour durer. Grâce à leurs fondations, la compétence de leurs dirigeants, et les assets qu’ils possèdent (notamment les picks de draft).
San Antonio vs OKC, Spurs vs Thunder, Wemby vs Shai… Un conseil : préparez les stocks de popcorn, car on en a potentiellement pour des années de lutte acharnée.
