Chicago Bulls

Chicago Bulls, la grande preview de la saison 2025-26
Marché de l’été, effectif, projections et bien sûr pronostic, voici la présentation complète des Chicago Bulls.
Le Shop Chicago Bulls
Les Chicago Bulls selon TrashTalk
Ça sent le taureau ici. J’ai dit, ça sent le taureau ! Normal, on est sur les rives du lac Michigan, à Chicago pour être précis, la ville des Bulls, franchise NBA (National Basketball Association) qui a accueilli le GOAT – Alex Caruso – et un cordonnier baptisé Michael Jordan qui savait un peu jouer au basket lui-aussi.
Les Chicago Bulls à l’époque de la télé noir et blanc
Les Chicago Bulls sont une équipe emblématique de la NBA, qui a marqué l’histoire de la ligue avec leur domination dans les années 90. Mais leur héritage remonte bien plus loin que cela. Les Chicago Bulls débarquent en NBA en 1966, troisième tentative d’implanter une franchise durable dans la Windy City après l’échec des Stags et des Packers/Zephyrs (qui finiront par devenir les Washington Wizards). Dès leur première saison, les Bulls surprennent tout le monde en accrochant les Playoffs, une première dans l’histoire pour une équipe d’expansion. Sur le parquet, on retrouve Guy Rodgers à la mène, Bob Boozer dans le scoring, et un jeune Jerry Sloan qui devient rapidement l’âme défensive de la maison. Il reviendra d’ailleurs plus tard dans l’Illinois en tant que coach.
Les années 70 verront défiler quelques beaux noms : Chet Walker, Bob Love, Norm Van Lier et l’immense Artis Gilmore. On aurait pu mettre Nate Thurmond dans le lot s’il avait passé un peu plus de temps chez les Taureaux, lui qui a ouvert son bal avec l’équipe en signant un quadruple double (23 points, 14 rebonds, 13 passes et 12 contres). Mais au final vu que pour certains le basket et la NBA n’ont débuté que dans les années 2000 voire 2010, sans aucune volonté de donner un coup d’œil dans le rétro, on ne va pas vous perdre avec plus d’informations sur le passé et les anciens joueurs des Bulls qui, on vous rassure, n’ont pas fini à l’abattoir comme le commun des bovidés. Les Bulls sont alors réputés pour être une équipe dure, accrocheuse, mais jamais assez armée pour passer un vrai cap, toujours coincée dans l’ombre des gros de la Conférence Ouest de l’époque. Car oui, jusqu’en 1980, les Chicago Bulls évoluent dans la Midwest Division et la Conférence Ouest.
Les Chicago Bulls de Michael Jordan : not one, not two…
Si les Chicago Bulls disposent d’une telle fanbase, c’est avant tout pour leurs performances dans les années 90, période la plus glorieuse de leur histoire. Avec Michael Jordan – le fumeur de cigare marchand de chaussures chez Nike – ils ont remporté six titres de champions NBA en huit saisons, marquant ainsi leur place dans la légende du basket, bien aidé par le fait que seuls des bourrins ou des gars sans qualité physique tentaient de jouer en NBA à l’époque.
Plus sérieusement, les Bulls sélectionnent donc Michael Jeffrey Jordan, un arrière issu de North Carolina, en troisième position de la Draft 1984. Le rookie explose immédiatement la Ligue avec son scoring, sa détente et son swag avant l’heure. Mais au début, MJ se cogne à un mur : les Detroit Pistons des Bad Boys. La rivalité est brutale, presque criminelle, avec les fameuses “Jordan Rules” qui consistent à l’envoyer au sol dès qu’il décolle. Michael Jordan se sent souvent trop seul dans ses exigences pour aller chercher un titre. Il faudra attendre 1991 pour que les Bulls prennent enfin leur revanche et débutent leur dynastie. Une fois cet obstacle Pistons passé et leur pucelage perdu avec le titre de 1991, les Chicago Bulls déroulent.
Sous la houlette de Phil Jackson et de son attaque en triangle, les Bulls décrochent un premier three-peat (1991, 1992, 1993) en dominant tour à tour Magic Johnson et ses Los Angeles Lakers, Clyde Drexler et ses Portland Trail Blazers, puis Charles Barkley et ses Phoenix Suns. MJ prend ensuite une retraite surprise pour tenter sa chance au baseball — un interlude qui reste un mystère pour certains et un coup de génie marketing pour d’autres. Pendant son absence, Scottie Pippen mène une équipe compétitive mais pas assez pour aller au bout.
It don’t mean a thing without a ring : champion et record
Michael Jordan revient en mars 1995 (“I’m back.”) et, après un petit rodage, relance la machine. Les Bulls signent alors la saison 1995-96 la plus dominante de l’histoire à l’époque. Avec un bilan de 72 victoires pour seulement 10 défaites, un record à l’époque battu depuis par les Golden State Warriors en 2016, ils ont validé leur domination en allant chercher le titre aux dépens des Seattle SuperSonics, leurs adversaires lors des Finales NBA. Mais les Sonics ne sont pas les seuls à avoir succombé à l’armada des Chicago Bulls mise sur pied par le General Manager Jerry Krause.
Bien entendu, les Los Angeles Lakers (1991), Portland Trail Blazers (1992), Phoenix Suns (1993) ou encore le Jazz d’Utah (dernière victime des Bulls en 1997 et 1998 lors de leur second threepeat) ont tous vu leurs rêves de titres être réduits à néant par les Chicago Bulls. Mais avant même cette dernière marche, les fans des franchises rivales comme les Cleveland Cavaliers et surtout les New York Knicks n’ont pu qu’essuyer leurs larmes, impuissants face à Jordan et les siens. Une génération entière de supporters qui n’ont donc jamais pu voir les leurs devenir champions à cause des Bulls de Michael. Cette équipe de légende reste encore aujourd’hui une référence dans l’histoire de la NBA et du basket en général. Six titres en huit saisons, des millions de maillots vendus dans le monde, et un héritage qui fait encore rêver ou cauchemarder selon votre franchise de cœur. Après ça, le vide paraissait inévitable… et il est arrivé.
Post-Jordan : la traversée du désert pour les Chicago Bulls
L’été 1998 sonne la fin d’une époque. Jerry Krause, le GM, démonte volontairement l’effectif champion : Jordan prend sa deuxième retraite, Pippen – en conflit avec la direction – est envoyé à Houston, Rodman est prié d’aller mettre le bazar ailleurs, et Phil Jackson quitte le navire. Restent Toni Kukoc et… beaucoup de joueurs anonymes. Résultat : six saisons sans Playoffs, des choix de Draft mal exploités (Elton Brand, Eddy Curry, Tyson Chandler, Jay Williams), et une franchise qui passe plus de temps en bas du classement qu’à la télévision nationale.
Le début des années 2000 n’apporte qu’un frisson passager avec les “Baby Bulls” : Ben Gordon, Luol Deng, Kirk Hinrich et un jeune Tyson Chandler. Quelques qualifications en Playoffs, mais jamais plus qu’un second tour. Il faut attendre la Draft 2008 pour que le vent tourne vraiment : avec seulement 1,7 % de chances à la loterie, les Bulls décrochent le premier choix et sélectionnent Derrick Rose, enfant de Chicago et futur plus jeune MVP de l’histoire. L’espoir renaît enfin sur les rives du lac Michigan.
L’ère Derrick Rose et la défense Thibodeau
Dès sa saison rookie, Derrick Rose montre qu’il n’est pas seulement “l’enfant du pays” : explosivité rare, handle soyeux, et la capacité de faire se lever tout le United Center sur un simple crossover. En 2011, sous la houlette de Tom Thibodeau, les Bulls deviennent une machine défensive infernale, portée par Joakim Noah, Luol Deng et Taj Gibson. Rose, à seulement 22 ans, est élu MVP — plus jeune de l’histoire — et mène Chicago au meilleur bilan de saison régulière de la Ligue (62 victoires pour 20 défaites). Les Playoffs s’arrêtent en finale de Conférence face au Miami Heat version LeBron-Wade-Bosh, mais l’avenir semble doré.
Malheureusement, la lumière s’éteint brutalement lors du premier match des Playoffs 2012 : rupture des ligaments croisés pour Rose. S’ensuivent plusieurs années de blessures à répétition, où Chicago reste compétitif grâce au coaching acharné de Thibodeau et à l’émergence de Noah en All-Star, mais sans jamais franchir le cap vers les Finales NBA. L’usure physique et mentale finit par faire imploser le groupe.
Les hommes de Tom Thibodeau ne parviennent pas à gagner de titre pour s’inscrire définitivement dans la légende des Chicago Bulls, malgré plusieurs saisons convaincantes. En même temps, quand ta stratégie repose sur des barbelés en défense et les miracles de D-Rose en attaque, ça peut cartonner en saison régulière mais ça coince en Playoffs. Encore plus quand le meneur squatte l’infirmerie et que tu attends désormais les exploits de Nate Robinson ou D.J. Augustin, des joueurs d’un calibre moindre par rapport au plus jeune MVP de l’histoire. Et comme le duo Gar Forman – John Paxson aux manettes du sportif a enchaîné les choix désastreux, cette génération de Bulls ne fera jamais mieux qu’une finale de Conférence perdue face au Miami Heat en 2011.
L’ère Jimmy Butler : entre promesses et tensions
Après le départ de Derrick Rose pour les Knicks en 2016, Jimmy Butler s’impose comme le visage des Bulls. Drafté en 2011 dans l’indifférence générale, “Jimmy Buckets” se transforme en All-Star grâce à un travail acharné et à une éthique défensive irréprochable. Avec Rajon Rondo et Dwyane Wade, il forme en 2016-17 un trio intrigant, capable de bousculer les meilleurs… jusqu’à ce que les blessures et les tensions internes viennent tout gâcher. Butler, perfectionniste et exigeant, s’agace du manque d’ambition de la direction et de l’attitude de certains jeunes coéquipiers. En juin 2017, il est échangé aux Minnesota Timberwolves contre un package centré sur Zach LaVine, Kris Dunn et le pick qui deviendra Lauri Markkanen. La page Butler se tourne, laissant derrière elle le goût amer d’une ère qui aurait pu aller plus loin.
La reconstruction : de LaVine à DeRozan
L’échange de Jimmy Butler ouvre la voie à une nouvelle ère à Chicago, centrée sur Zach LaVine, explosif arrière récupéré dans le deal avec Minnesota. Les premières années sont marquées par les blessures et un effectif en perpétuel chantier, mais LaVine s’impose comme un scoreur élite et devient All-Star. En 2021, la direction frappe un grand coup sur le marché : arrivée de DeMar DeRozan, mais aussi de Nikola Vučević, Lonzo Ball et Alex Caruso, avec l’ambition de retrouver les sommets de l’Est. Le début de saison 2021-22 est prometteur, les Bulls caracolent même en tête à mi-parcours. Mais les blessures de Lonzo Ball et l’usure de l’effectif mettent fin aux rêves de gloire. Les campagnes suivantes ne font que confirmer que cette équipe plafonne autour de la lutte pour le Play-In, sans jamais inquiéter les cadors. Malgré les stats de LaVine et DeRozan, Chicago reste bloqué dans le ventre mou de la Conférence Est. Gar Forman et John Paxson ne sont plus aux manettes depuis plusieurs années, mais Artūras Karnišovas qui est désormais décisionnaire ne fait pas mieux. On souffle fort dans la fan base des Bulls.
Et maintenant chez les Chicago Bulls ?
L’été 2024 marque la fin d’un cycle : DeMar DeRozan est envoyé aux Sacramento Kings, Alex Caruso rejoint le Thunder (Josh Giddey fait le chemin inverse), et quelques mois plus tard, en février 2025, Zach LaVine est également échangé, contre des contreparties symboliques. L’effectif est décimé, mais Billy Donovan est pourtant prolongé à l’été 2025, signe que la direction mise sur la continuité… ou qu’elle ne sait pas vraiment quelle voie emprunter. La Draft 2025 voit l’arrivée de Noa Essengue, intérieur français prometteur, qui rejoint un groupe où Nikola Vučević et Josh Giddey sont encore là, mais dont l’avenir à Chicago reste flou. Faut-il reconstruire complètement (en développant Coby White et Matas Buzelis et en abandonnant une bonne fois pour toutes le projet Pat Williams) ou tenter de rester compétitif avec ce qu’il reste ? Enfin compétitif… viser le Play-In en gros, parce que dans l’état actuel, l’effectif peut difficilement faire mieux. Le départ de Lonzo Ball pour Cleveland en échange d’Isaac Okoro semble indiquer qu’on tend vers la première option dans l’Illinois. Une seule certitude : le United Center n’est pas près de retrouver les frissons de l’ère Jordan ou même de celle de Derrick Rose.
Dernière mise à jour le 12/08/2025
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